♙ DATE D'INSCRIPTION : 30/01/2012 ♙ CRAYONS CASSÉS : 255
Sujet: Intrigue France #1 Ven 24 Aoû - 11:46
Le départ
Après un long temps d'hésitation entre plusieurs lieux, l'équipe France a finalement décidé de partir pour la potentielle localisation de la cité mythique la plus proche : le nord de l'Espagne. Se plongeant dans le passé, ils se sont basés sur les dires d'un journaliste, Meneses, selon lesquels l'Atlandide serait sur un immense plateau sous-marin, à 60 km de la côte des Asturies, à plusieurs centaines de kilomètres de profondeur. Ainsi, le plateau sur lequel a été bâti la cité aurait fait partie de la croûte continentale avant de se rompre il y a une douzaine de milliers d'années. Un oncle éloigné d'un des membres de l'équipe, dont celui-ci n'avait pas eu de nouvelles depuis bien longtemps, qui apparaît mystérieusement au courant de leur projet, leur propose immédiatement un bateau et un matériel intégral de plongée. Ce gracieux cadeau cache-t-il quelque chose ? Cela, ils le sauront sur place...
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Sujet: Re: Intrigue France #1 Lun 27 Aoû - 11:36
▬ Géologue ▬
Je n’avais pas mis longtemps à me préparer. Les expéditions, je connaissais bien, j’en faisais depuis quelques années à présent. Les sacs, le barda et tout le toutim, je connaissais par cœur, si bien que j’étais assis sur mon sac bien avant la plupart des autres membres de l’équipe, à la grande stupéfaction – pour une fois – de ma chef d’équipe adorée. Oui, je n’avais qu’un simple sac. Quelques fringues de rechange, une trousse de toilettes un peu dans le genre de celle des militaires, des savons à l’ancienne et quelques autres trucs de bases comme de médicaments, un sac de couchage, un couteau multifonctions, de la corde, etc… Je préférais me préparer à tout. Ceux qui espéraient pouvoir être clean et propre sur eux tous les jours allaient sévèrement déchanter. Les expéditions, ça n’était pas un camp de vacances. J’espérais qu’il serait préparé à ça parce que dans le cas contraire, on était tous dans la merde. C’était un peu comme vouloir pouvoir prendre une douche tous les jours en plein désert, il ne faut pas rêver. Ici, sous serions sur un bateau mais ça ne nous empêcherait pas le moins du monde de ne pas forcément pouvoir être au top de l’hygiène corporelle. Il ne fallait pas de leurrer. Ceci dit, j’étais à peu près sûr que certains membres allait tirer la gueule vite fait quand ils se rendraient compte des conditions. Si ça se passait autrement, j’en serais le premier surpris, après tout, nous ne partions pas pour un voyage cinq étoiles sur un paquebot pour se taper un tour de monde…
Nous avions ensuite mis le cap vers le nord de l’Espagne. Le voyage ne m’avait pas été pénible pour la bonne et simple raison que j’étais plongé dans les études géologiques de la région en question en remontant aussi loin que le permettait les recherches faites sur place mais je ne me contentais pas de ça. Je cherchais aussi les données relatives à la géologie, à la géothermie et à l’activité sismique, le tout dans le même rayon, on était jamais trop prudent. Et puis si notre ami l’explorateur se plantait sur ses cartes, au moins, je saurais vers où nous diriger dans le pire des cas. Je n’étais pas cartographes, il n’empêche que les cartes et les coordonnées GPS, ça me connaissait. Ceci dit, j’aurais assez de boulot pour ne pas me coltiner celui d’un autre en plus. Il ne fallait pas charrier, d’ailleurs, si l’un d’entre nous ne prenait pas son taf au sérieux, il aurait mon pied au cul n’en déplaise aux chefs d’équipe. Pour moi, tu fais ton taf à fond et tu le fais bien ou bien tu dégages. Pour ça, j’étais un emmerdeur. J’étais un foutu perfectionniste quand il s’agissait de boulot alors qu’en dehors de ça, je n’étais pas toujours le mec le plus sérieux de la terre.
Ce qui n’était pas prévu en revanche, c’est qu’en arrivant à destination, un type avait repris contact avec un des membres de l’équipe prétendant être son oncle. Personnellement, je me méfiais. Je suis d’un naturel méfiant surtout avec ce genre de cadeau tombé du ciel. Je me méfiais moyen de celui d’Eknel tandis que de celui-ci, je me méfiais comme jamais. Sérieusement… un mec de votre famille vous recontacte après des années alors que vous n’aviez plus de nouvelles. Que feriez-vous ? Moi, je me méfierais de ce type comme de la peste et c’est ce que je fis, n’en déplaise à d’autres membres de l’équipe. J’avais grandi dans un orphelinat en grande partie, les coups bas, c’est une spécialité et une façon de vivre. Sans parler d’être un jeune diplômé au milieu d’une bande de gars reconnus avec des récompenses à ne plus savoir où les mettre. Bref, j’étais rôdé, pas besoin de me dire de me méfier, j’étais déjà méfiant avant même qu’on pose un pied sur les quais du port où mouillait le bateau.
Arrivé sur place, je m’étais empressé de m’allumer une cigarette. Je ne fumais que quand je n’étais pas occupé et attendre d’en savoir plus n’était pas une occupation constructive. Je choppais mes jumelles pour observer l’horizon le plus loin possible que ce soit côté terre ou côté mer. J’aimais voir le plus loin possible.
Je me tournais vers un des marins qui avait une clope au bec pour lui gratter du feu. Un bon moyen de discuter avec un de ces types. Je lui demandais du feu et je me présentais. Initié la conversation et puis poser des questions anodines en tentant d’avoir des réponses. Paranoïaque ? Non, pas du tout, prudent… ça oui.
Eilena N. Astriane J'administre Search Games
♙ STATUT : France ♙ DATE D'INSCRIPTION : 01/10/2012 ♙ CRAYONS CASSÉS : 41
J'avoue que je n'avais jamais vraiment voyagé avant cette course. Bien sûr j'étais déjà partie dans d'autres villes, mais je n'étais jamais allée jusqu'à sortir de mon pays. Alors j'étais intriguée de voir où notre expédition nous conduirait. Heureusement, en tant qu'écrivain, je me renseigne souvent sur beaucoup de thèmes différents, pour donner un maximum de réalisme à mes personnages, et j'ai souvent été discuter avec des professionnels réputés dans leurs domaines pour mieux connaître leurs vies. Et je suis beaucoup de revues différentes, que ce soit sur papier ou Internet. Alors j'avais tout de même quelques idées sur les lieux où pouvait se trouver notre destination. Meneses... j'avais déjà lu quelques articles de sa main, et il semblait être le plus logique dans sa réflexion. Nous finîmes par opter pour suivre sa piste.
L'Espagne... je ne parlais pas un mot d'espagnol, seulement anglais et un peu d'italien. J'espérais que notre interprête saurait palier à cela. J'avais fait au plus simple pour mon sac de sport : quelques vêtements de rechange, de quoi me laver, et, le plus important, un bon stock d'encens différents ! Bien entendu un tapis de sol compact se trouvait dans le fond : je comptais bien continuer le yoga. Et qui sait, je pourrais peut-être donner quelques cours aux autres membres de l'équipe ? J'en connais un qui en aurait bien besoin... comme ce casse-pieds de Richmond. Mais je ne crois pas qu'il soit du genre à suivre ce type de cours, et tant mieux. Moins je le voyais, mieux je me portais. Trop provoquant à mon goût. Il était peut-être rapide à se préparer, mais cela n'excusait rien.
Je ne savais pas encore précisément comment nous ferions une fois sur place, mais je comptais bien me renseigner. Nous devrions arriver à trouver un bateau pour rejoindre la zone du plateau sous-marin, ainsi que louer du matériel de plongée. Un bathyscaphe serait appréciable. Mais j'eus la bonne surprise de voir sortir de nulle part un oncle bienveillant... et suspect. Apparemment son neveu ne l'avait pas vu depuis longtemps. Etait-ce un profiteur qui espérait récupérer un peu de la gloire que notre équipe gagnerait en trouvant l'Atlantide en premier ? Peut-être... mais nous n'allions pas pour autant ignorer cette aide bienvenue. Ce qui ne voulait pas dire que nous serions trop naïfs. Cela dit... je sentais venir une belle intrigue pour mon roman. Un oncle machiavélique qui tente de voler la découverte de son neveu... hum oui, en tant qu'écrivain j'ai un peu trop d'immagination. Mieux vaut revenir à notre mission.
Le bateau était tout à fait correct lorsque nous arrivâmes au port. Ce n'était pas un paquebot de croisière, mais il était assez grand pour stocker un bon matériel de plongée et nous transporter, en plus de l'équipage qui allait le manier. Je souris en apercevant à l'arrière une grande forme bachée qui devait être un bathyscaphe. Cela serait très utile. J'ignorais les intentions de notre fameux oncle, mais autant profiter de sa générosité. Je me dégourdis les jambes sur les quais en laissant mon collègue également chef d'équipe rameuter la troupe. Rester assise des heures pendant le voyage n'était pas très agréable.
Aloys ne semblait pas suivre le groupe qui montait à bord. Cela ne m'étonnait pas vraiment. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais l'impression qu'il était du genre fauteur de troubles. Enfin peut-être me trompais-je... mais... non vraiment je ne sais pas pourquoi il me paraissait trop enquiquinant. Je jetai un coup d'oeil à l'équipe qui disparaissait déjà dans le bateau pour le visiter. Je n'avais donc pas le choix, à moi la mission de ramener la brebis égarée.
Allez... après tout j'étais connue pour mon calme légendaire, je n'allais pas le perdre juste en demandant à quelqu'un de me suivre ! J'ajustai la lanière de mon sac sur mon épaule, enlevai une mèche qui me tombait devant les yeux, et m'approchai de l'homme. Il semblait vouloir discuter avec un des marins qui allaient nous conduire.
- M. Richmond ? Nous embarquons, vous devriez venir.
Bien. Ma voix était tout à fait calme, comme toujours. Je ne montrai absolument pas que la tâche ne me plaisait pas vraiment. De toute façon ce serait vite terminé. Une fois à bord, nous ferions sûrement un petit discours à toute l'équipe avec mon collègue, puis nous vaquerons à nos occupations en attendant d'arriver au plateau.
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Sujet: Re: Intrigue France #1 Lun 1 Oct - 13:40
▬ Géologue ▬
Bon, on était sur place, tout ça… Je papotais avec un des marins, tranquille. Clope, discussion légère, de quoi passer un bon petit moment après un voyage long. Mes jambes avaient besoin de bouger, j’avais l’impression d’avoir été coincé dans une boîte de conserve. Le plein air, rien de tel ! Bref, j’étais pénard, vraiment pénard j’veux dire jusqu’à ce qu’elle se ramène… Elle ? La chef d’équipe, qui d’autre ? Elle me faisait marrer d’ailleurs avec son yoga. Si elle essayait de me coller sur un tapis de yoga pour jouer les maîtres zen, ça n’allait pas le faire… J’allais piquer du nez comme personne. Rien de mieux pour m’endormir que tenter de me faire faire de la méditation ou de la relaxation ou des exercices à la con. Ma mère avait essayé, j’avais jamais aussi bien pioncé de toute ma vie. Inutile de dire que je m’étais bien bidonné intérieurement quand je l’avais vu prendre son tapis de yoga… Sérieux quoi…
- M. Richmond ? Nous embarquons, vous devriez venir.
M. Richmond… M. Richmond, c’était mon père nom de Dieu. J’étais archi diplômé en géologie, licencié et doctorant par-dessus le marché et j’avais droit à un monsieur… J’étais blasé. D’accord, j’en avais rien à foutre du titre mais ce qui me faisait royalement chier, c’est que j’avais l’impression qu’elle me prenait pour un abruti. Je levais les yeux au ciel, clope au bec, les mains dans les poches. Je m’excusais auprès du marin et me retournais vers Eilena, ma chère et tendre chef d’équipe.
« Ouais, ouais, j’arrive. On a plus le droit d’entretenir son cancer tranquille et de se dégourdir les jambes ? J’dis ça je dis rien, mais des heures enfermés dans une camionnette, ça use. »
Avant qu’elle ne me réponde, je la dépassais pour grimper dans le bateau à la suite des autres. Elle allait me gonfler, j’le sentais bien. Une fois dans le bateau, je larguais mon sac à l’endroit prévu. Je réfléchissais… mon matos le plus cher ? Dans mon sac à dos, sur mon dos… Pas de risques qu’on ne me pique quoi que ce soit. Je m’appuyais sur le rebord du bateau. J’avais rangé mes jumelles bien sûr.
Sans déconner, cette femme est superbe, j’dis pas mais c’est pas parce qu’on a un physique de rêve qu’on a assez de poigne pour gérer une expédition. D’ailleurs, est-ce qu’elle avait préparé tout ça correctement. Franchement… Bon, c’est sûr que j’étais pas le genre de gus rêvé à avoir pour collègue mais il n’empêche… Mon job, j’le faisais bien et mieux que bien. J’espérais qu’elle aurait au moins la décence d’éviter de m’attaquer sur le sujet où j’allais devenir désagréable. J’faisais des efforts pour être potable, je tentais même d’éviter les vannes foireuses. Bon, ça voulait pas dire que ça marchait remarquablement bien mais j’essayais. C’était un exploit suffisamment balaise pour que ça se soit remarqué non ? L’avait-elle remarqué d’ailleurs ? Aucune idée. Il faut dire que j’avais été plutôt silencieux pendant le trajet à bosser en écoutant ma musique. J’avais été plongé dans mon univers de roches et autres cailloux. Je me retournais vers elle qui se trouvait un peu plus loin en pensant à ça.
« Au fait… C’est bien joli mais tu sais interpréter quelques données ou va falloir que j’explique chaque détail de mes constatations ? »
Ça venait de me tomber dessus comme ça. J’avais oublié que je parlerais à des gens qui n’y connaissaient rien. J’allais jouer les prof’ alors que j’avais horreur de ça. C’était génial.
Dernière édition par Aloys M. Richmond le Mer 3 Oct - 12:07, édité 2 fois
Eilena N. Astriane J'administre Search Games
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Je ne voyais pas ce que j'avais dit de mal. Pourtant il leva les yeux au ciel comme si j'avais parlé de lui arracher sa cigarette de la bouche et de l'éteindre dans ses cheveux. Quand je disais qu'il faisait un fauteur de trouble... apparemment je ne pouvais même pas lui parler poliment sans que cela l'agace. Enfin je n'allais pas m'énerver pour si peu. Si c'était la seule personne enquiquinante du groupe, je saurais bien le supporter. Et rien ne nous obligeait à passer tout notre temps ensemble, heureusement ! Je n'étais pas la seule chef après tout. Mon collègue pouvait très bien s'occuper de lui.
En attendant, je prenais mon mal en patience. Si j'étais d'une nature calme, c'était aussi parce que je savais que m'énerver ne servirait à rien, au contraire. La plupart des gens deviennent des furies s'ils ont en face d'eux quelqu'un en colère. Alors que rester de marbre, polie, et agréable n'alimentait pas ce type de sentiment, qui mourrait tout seul sans feu pour le faire vivre. Soyez calme comme un maître de yoga face à un enragé et vous verrez. Vous prendrez peut-être des coups, même sûrement, mais il s'appaisera bien plus sûrement que si vous essayez de lui taper dessus. Et puis... je n'allais certainement pas faire plaisir à Richmond en rentrant dans son jeu d'agacement.
Je me contentai donc d'un petit sourire quand il m'accusa de l'empêcher d'attraper un cancer.
- Rien ne vous empêche de fumer sur le bateau vous savez, tout comme de marcher sur le pont.
Je souris au marin qu'il abandonnait, et ne semblait pas vraiment comprendre non plus cette mauvaise humeur évidente. Peut-être était-ce le voyage en effet... ou simplement le caractère mal embouché de cet homme. Je le suivis tranquillement en rajustant mon sac et gagnai ma propre cabine, qu'un membre d'équipage m'indiqua. J'y rangeai mon sac sous la couchette, en veillant à ce qu'il soit bien calé, ce serait dommage de me le prendre dans les pieds en me levant le matin suite aux remous des vagues. Je n'avais pas vraiment de choses précieuses à surveiller. Certes, mon tapis de yoga était important, mais je pouvais en faire n'importe où, ce n'était qu'un petit luxe facultatif.
Je ressortis pour voir où en étaient les autres. La plupart avaient également installé leurs affaires et discutaient entre eux sur notre destination, ainsi que ce que nous ferions une fois sur place. Je repérai très vite Richmond appuyé contre le rebord du bastingage. J'étais certaine qu'il allait nous mettre des bâtons dans les roues. Il était sûrement ici pour la même chose que nous, trouver l'Atlantide. Mais je sentais qu'il était aussi du genre à chercher des poux à tout le monde, et quelque chose me disait qu'il avait tendance à vouloir tout maîtriser. Peut-être sa façon de se tenir ou de parler, ces airs supérieurs qu'ont beaucoup de mâles de notre espèce. Cela n'empêchait pas forcément d'être très efficace dans son domaine, mais ça risquait tout de même de nuire au travail d'équipe. Il fallait le garder à l'oeil... mais si j'en parlais à mon collègue, je passerais sûrement pour une paranoïaque. Il valait mieux ne rien dire pour le moment, nous verrions bien plus tard.
Pour le moment, je laissais mon collègue s'occuper de vérifier les cartes avec l'équipage et donner des instructions sur le voyage. Je n'étais qu'une écrivaine, et même si j'avais beaucoup de connaissances générales, je préférais ne pas trop être au premier plan. Disons que j'étais là au cas où, et que si j'avais quelque chose d'intéressant à faire partager, je le ferai. Jusqu'à présent, personne n'avait été vraiment gênant. Nous nous découvrions les uns les autres, et malgré le caractère peu engageant de Richmond, l'équipe semblait partie pour bien s'entendre.
Mais je pensais trop vite... une voix que je commençais à bien reconnaître s'éleva et je me tournai vers notre expert en pierres. J'avais l'impression que sa remarque, qui aurait très bien pu être polie et gentille, sonnait comme une attaque de sa part. Je n'avais pourtant absolument rien fait pour ça. Enfin je ne pense pas. C'était donc juste ce côté casse-pied qui se révélait à nouveau. Etais-je la seule à le voir ? Je ne pense pas. Mais dans un sens je l'espérais : je ne voulais pas d'une bagarre dans notre équipe... ce ne serait vraiment pas bon pour tout le monde !
Je restai calme, comme toujours. Zen, dit-on. Je respirai tranquillement, mon coeur battait normalement, tout mon corps exprimait clairement le relâchement. Il me faudrait quelques exercices pour mieux maîtriser ma tension, après tout être chef d'une équipe de ce style n'était pas rien, mais j'arrivais tout de même à bien me maîtriser. Je lui souris en remettant en place cette mèche qui décidément aurait mérité de finir chez le coiffeur avant de partir.
- Je ne suis pas aussi experte que vous, mais j'ai quelques bases en géologie. J'avais déjà écrit quelques livres pour lesquels j'avais eu besoin de connaissances dans ce domaine. Oh je suis bien incapable de gérer une étude complète, tout comme de reconnaître au microscope les différents types de minéraux composant telle ou telle lave. Mais je connaissais un minimum la constitution des couches de notre planète, leurs noms, ce type de choses. Tant que l'on m'expliquait sans trop utiliser de termes spécifiques et rares, j'arriverai à suivre.
- D'ailleurs savez-vous manier un bathyscaphe et faire des prélèvements avec ?
Mieux valait confier ce type de travail à quelqu'un qui s'y connaissait. Et puis, au moins, pendant que Richmond serait sous l'eau à des milliers de mètres de profondeur, en train de ramasser des cailloux, je serai tranquille sur le bateau. Il y avait deux autres places dans l'appareil je crois, mais ce serait pour des techniciens je pense. Même si j'aurais bien voulu voir l'océan d'en dessous, je préférais tout de même me trouver là où je serai le plus utile. Et je ne pensais pas que ce serait dans l'eau.
Invité Invité
Sujet: Re: Intrigue France #1 Mer 3 Oct - 12:07
▬ Géologue ▬
Bon, j’avais tout intérêt à mettre de côté mon état habituel. Je n’étais pas un con, je n’étais pas non plus irrespectueux. Mais aucun doute sur le fait que j’avais tendance à oublier que je n’étais pas avec mes collègues et qu’ils n’étaient pas habitués à ma manière d’être. J’avais aussi tendance à oublier que mes cailloux ne se plaignaient pas et que là, j’étais avec des êtres humains.
Je tirais sur ma cigarette et jetais un œil à ma chef d’équipe. Fallait vraiment que je me contrôle un minimum. Je n’étais vraiment pas avec mon équipe, je n’étais pas avec des gens qui avaient l’habitude de mes frasque et des mes excès. Si mon entourage ne s’en formalisait pas, ici, ça allait être différent. Des efforts mon vieux, des efforts…
- Je ne suis pas aussi experte que vous, mais j'ai quelques bases en géologie.
Des bases hein ? J’étais curieux de savoir lesquelles mais bon, au pire, je ferais simple et tout le monde s’y retrouverait. La seule chose, c’est que je ne devais pas oublier que certains mots du jargon échapperaient sans doute à leur compréhension. Tout le monde ne bossait pas sur la terre depuis des années. Voilà pourquoi je n’étais pas professeur attitré mais bel et bien professeur remplaçant à l’occasion.
« Dans ce cas, je ferais simple si je dois expliquer certaines choses. »
- D'ailleurs savez-vous manier un bathyscaphe et faire des prélèvements avec ?
Ah ça… valait mieux oui. On était pas toujours en plein désert ou en pleine montagne rocheuse. Je n’étais pas des plus à l’aise dans une boîte de conserve sous l’eau mais je savais y faire avec ces engins.
« Tout ce qui sert à faire des prélèvements, c’est dans mes cordes. Tant que c’est à commande manuelle, avec des pinces ou des forets… J’en fais mon affaire. Il me faut juste un silence complet dans ces cas-là. C’est délicat ces engins et les prélèvements ne sont pas toujours facile à trouver. »
Autrement dit, si je ratais mon coup, on risquait parfois de ne pas pouvoir en faire d’autres. C’était parfois capricieux la terre par moment.
Je me retournais enfin pour lui faire face. C’était un poil plus poli, il fallait bien le dire. Je sortis ma tablette de mon sac et l’espace d’un instant, je me demandais si je n’avais pas oublier quelque chose. Mais non, j’avais bel et bien mené toutes les recherches possibles sur nos hypothèses.
« Tant que je t’ai sous la main. Il faudrait que je t’expose ce qui est ressorti de mes recherches pendant le trajet. »
Je gardais une voix calme et posée. Là, j’étais dans mon élément. Cependant, il n’y avait que nous qui pouvions entendre ce que je disais. Il valait peut-être mieux. Cet oncle, je ne lui faisais toujours pas confiance. Je commençais donc à lui déballer mes constatations avec un jardon compréhensible et au pire, des explications imagées quand je ne trouvais pas comment simplifier la chose. Non pas que je la prenais pour une conne, attention mais au moins, elle pourrait toujours relater ce que j’avais trouvé aux autres sans avoir besoin de traduire si elle avait compris. Bon… je dois bien avoué que j’avais bossé comme un dingue pendant le trajet. J’avais toujours eu horreur de ça et je tuais le temps comme je pouvais ou alors je fumais. Pas que je voulais redorer mon blason, ou alors un peu mais je voulais qu’on pige que mon taf, je le faisais et je le faisais bien et consciencieusement…
« En gros, voilà ce que j’ai trouvé. »
J’en avais fini avec ça, je la regardais, dans l’attente d’une réponse. Je ne savais pas si mes constatations et mes études des relevés allaient être très utile mais il y avait des petites irrégularités qui valaient le coup d’être soulevées.
Eilena N. Astriane J'administre Search Games
♙ STATUT : France ♙ DATE D'INSCRIPTION : 01/10/2012 ♙ CRAYONS CASSÉS : 41
Quelque chose me disait que ma réponse laissait Richmond... dubitatif. Je suppose qu'il ne pensait pas vraiment que j'étais assez calée pour suivre correctement une conversation de géologues. Ou peut-être qu'il se demandait jusqu'où je pouvais aller. Mais bon il choisit de faire au plus simple dans ses explications et c'était très bien. Je ne savais pas pour mon collègue, mais je trouvais mieux que tout le monde puisse à peu près suivre. Après tout, nous étions peut-être deux à mener la barque, mais tout le monde avait son mot à dire à mon sens, et chacun pouvait apporter son point de vue pour montrer aux autres un détail que nous n'aurions pas vu. Tout l'intérêt de la richesse de nos différents métiers était là.
Apparemment Richmond pouvait gérer tout ce qui avait trait à des prélèvements, y compris sous l'eau. C'était très bien, je n'aurais pas à le surveiller pendant ce temps. Certes, il avait une façon de parler qui pouvait faire douter de ses capacités, mais j'avais confiance dans les sélectionneurs des équipes : ils ne nous auraient pas mis un incapable. Juste un mal poli ronchon et à tendance asticateur.
- C'est parfait. Vous pourrez prévenir les techniciens qui plongeront avec vous sur votre nécessité de silence absolu, je pense qu'ils comprendront sans difficulté.
Ils devaient être habitués après tout. Et les scientifiques grincheux étaient sûrement répandus. Les pauvres... Enfin j'avais eu mes réponses, j'étais donc prête à repartir discuter avec quelqu'un d'autre - je n'avais pas envie de m'attarder plus que nécessaire dans les alentours de Richmond - mais il me prit de vitesse en se retournant et en sortant une tablette. Je l'avais vu le nez rivé dessus durant tout le voyage. Il s'agissait apparemment des réflexions et autres recherches qu'il avait menés pendant que nous gagnions l'Espagne.
Il semblait vraiment dans son élément, et je devais bien reconnaître qu'il paraissait très compétent, voire passionné. Il ne sortit pas une seule bêtise ou moquerie pendant toutes ses explications, ce qui changeait considérablement par rapport à d'habitude. Bon je ne le connaissais pas depuis longtemps, à peine quelques jours, mais c'était suffisant pour lui coller le titre de casse-pied sur le front. En dehors de ses exposés. Il utilisait des termes assez simples que j'arrivais à comprendre dans la plupart des cas, et les quelques mots que je ne connaissais pas ne posaient pas vraiment de problèmes, il les vulgarisait assez bien. Je n'eus donc pas de mal particulier à suivre ses observations et sa réflexion. On ne peut pas dire qu'il avait passé le trajet à ne rien faire, c'était plutôt impressionnant, d'autant qu'il n'avait que de la théorie sous la main.
Maintenant, il fallait voir comment nous pouvions exploiter tout cela. Je n'étais pas géologue, mais j'avais bien compris qu'il y avait plusieurs lieux dans la zone où nous nous rendions qui semblaient intéressants pour des prélèvements et que ceux-ci aideraient à mieux comprendre la formation de la croûte océanique dans les environs. Et ainsi savoir à quoi nous attendre si nous devions explorer des grottes sous-marines. Je savais très bien que parcourir un terrain aussi dangereux et imprévisible devait se préparer avec la plus grande prudence, et ce type d'étude était indispensable.
- Je vais discuter de tout cela avec mon homologue masculin. Il est évident que les zones que vous avez mises en évidence doivent être étudiées en profondeur, et avec la plus grande prudence. Vous devriez vous préparer à plonger d'ici quelques heures.
Je lui souris, je ne pensais pas qu'il finirait aussi vite sous l'eau. Mais après tout, nous devions aller vite, nous n'étions pas seule dans la course. Et notre géologue semblait très compétent. Avec un peu de chance, les études qu'il ferait nous aiderait à orienter plus précisément nos recherches sous-marines. Il suffirait d'un petit élément perturbateur dans les roches et...
Invité Invité
Sujet: Re: Intrigue France #1 Lun 15 Oct - 9:11
▬ Géologue ▬
Oui. Prévenir, c’était bien beau mais je doutais franchement que les techniciens la boucleraient une fois en bas. C’était une certitude même. Enfin, j’aviserais une fois en bas, sur place.
Après ça, j’expliquais donc le fruit de mes recherches en utilisant des mots plus simples quand je voyais une interrogation flotter sur ce que je venais de dire. Le pire étant que, ça ne m’agaçait même pas. Au final, ça venait tout seul. Je m’adapterais donc un peu plus facilement que prévu à ma qualité de géologue de service qui devrait expliquer tout son charabia. On verrait comment ça se passerait, je n’en avais pas la moindre idée pour le moment.
- Je vais discuter de tout cela avec mon homologue masculin. Il est évident que les zones que vous avez mises en évidence doivent être étudiées en profondeur, et avec la plus grande prudence. Vous devriez vous préparer à plonger d'ici quelques heures.
Mais je t’en prie. Amuse-toi. Moi, pendant ce temps-là, je comptais profiter encore un peu de ma liberté avant de me coincer sous l’eau. Non pas que je ne m’en réjouissais pas. J’aimais avoir un peu de tranquillité par moment et ça n’était pas toujours facile. Il fallait prendre ce qui nous était donné, du moins, en la matière parce que je continuais de trouver cette histoire d’oncle vachement louche.
« Pour cette histoire d’oncle… ça serait pas mal d’en savoir plus. Pas que je sois méfiant mais… en fait si. Des trucs comme ça qui tombent du ciel. Dans mon monde, ça sent mauvais. »
Je n’avais pas parlé trop fort, au cas où. Les marins allaient et venaient, pas la peine qu’ils sachent ce dont on parlait si ça ne les concernait pas. Ici, c’était simple, il ne fallait pas qu’ils entendent. Mieux valait rester prudent sur le sujet tant qu’on ne savait pas de quoi il retournait. J’étais jamais chaud chaud avec ce genre d’annonce. Après tout, quand on avait été adopté si tard, on se montrait méfiant, surtout quand on en avait pris plein les dents. J’avais l’habitude, j’avais même trop l’habitude. Moi, la famille qui tombait du ciel d’un coup d’un seul, c’était suspect. Je voyais peut-être le mal partout, c’était peut-être vrai. C’est ça qui faisait que j’y allais à la dérision de façon constante. C’était devenu une seconde nature de toute façon.
Je soupirais, j’allumais une cigarette en regardant par-dessus bord. Je réfléchissais. Au fond, quand on est orphelin, on espère toujours que nos parents débarquent. Et puis on grandit, on perd ses illusions… on sait qu’on ne peut compter que sur soi-même. Jusqu’à ce qu’enfin, une famille veuille bien de nous. Pas facile ouais. On devient méfiant. Voilà pourquoi j’étais aussi méfiant.