Ce que je suis:

La première chose à savoir sur Jin Yong c'est qu'il a un orgueil démesuré. Attention ! Il ne faut pas comprendre par là qu'il se croit supérieur à tout le monde et se comporte comme un dandy m'as-tu-vu. Au contraire, c'est le genre de type discret et réservé qui déteste les flatteries et l'admiration des autres. Non, en fait par "orgueil démesuré" je veux simplement dire qu'il exècre quand les gens le sous-estiment, le prennent pour un incapable ou le traitent avec condescendance. Il n'apprécie pas non plus qu'on lui offre de l'aide alors qu'il n'a rien demandé.... d'ailleurs je vous déconseille d'essayer, c'est le meilleur moyen de le mettre en rogne. Même si ça part d'une bonne intention, il supporte très mal l'idée d'être un assisté qui à besoin des autres pour réussir. Habitué à se débrouiller seul, il aime son indépendance et refuse que n'importe qui se mêle de ses affaires. Ses rêves, ses problèmes, ses espoirs.... tout ça c'est sa vie et ça ne regarde personne d'autre que lui. Réciproquement, il n'intervient pas dans l'existence des autres et évite de poser des questions indiscrètes.... même si en fait il aime bien connaître les petites histoires de ses voisins. Il ne l'avouera jamais mais il est très curieux et il lui arrive souvent d'écouter les commérages pour se tenir au courant. Cette curiosité naturelle s'étend aussi au domaine éducatif : Jin a soif de connaissance et adore apprendre, quelle que soit la matière. D'ailleurs il retient assez vite ce qu'on lui dit et a une bonne mémoire. Et puis il a.... ah non ! Ca y est, je vois dans votre regard que vous vous imaginez le petit intello à lunettes qui aime rester dans son coin et ne parle jamais à personne. Mais je vous assure que vous vous plantez !
En fait il peut même être très sociable... si, si, je vous assure ! Si vous ne lui posez pas de questions trop indiscrètes ou n'essayez pas de marcher sur ses plates bandes il se montrera très chaleureux. C'est vrai qu'au premier abord il n'a pas l'air très drôle mais si vous réussissez à le décoincer un peu et à gagner sa confiance vous découvrirez un adolescent qui aime beaucoup rire et s'amuser. Il faut dire aussi qu'il a grandit avec trois petites soeurs et un petit frère très remuant ! Grâce à eux il a apprit à supporter - et même apprécier - les ambiances joyeuses et dynamiques. En fait, il adore les personnes optimistes, énergiques et souriantes qui ne désespèrent jamais : elles lui donnent la force de se battre malgré les difficultés.
Enfin, de toute façon, Jin Yong n'est pas du genre à baisser les bras facilement. C'est même tout le contraire : ce garçon est une vraie tête de mule et quand il a décidé quelque chose il est difficile de le faire changer d'avis. En contrepartie, il se donne à fond dans ce qu'il fait et va toujours jusqu'au bout des choses. Il déteste laisser un travail inachevé et peut aller jusqu'à mettre sa santé en danger pour accomplir sa tâche dans les règles. Il faut aussi savoir qu'il accorde beaucoup d'importance à l'honneur et déteste trahir sa parole : s'il vous promet de faire quelque chose, soyez certain qu'il le fera. Lui, en revanche, n'accorde pas sa confiance facilement... surtout en ce qui concerne les adultes. Déçus par ses deux parents, il est intimement persuadé que la grande majorité des adultes sont des êtres faibles et indignes de foi qui finiront forcément par trahir ou décevoir leur paires.
Malgré cette conviction il est resté aux côtés de ses géniteurs par loyauté.... ah, Jin et la loyauté ! Une fois son amitié acquise, soyez certains qu'il vous restera fidèle jusqu'au bout et qu'il fera tout pour vous rendre la vie facile. Quand il s'agit de ses proches, sa générosité n'a presque pas de limites. Sa gentillesse non plus... c'est même trop si vous voulez mon avis. La preuve : il est absolument incapable de dire ses quatre vérité à un être cher, même si celui-ci se plante complètement et fait n'importe quoi. Il préfère mentir et lui offrir son soutien plutôt que de s'opposer à lui et prendre le risque de le blesser. Avec les inconnus par contre il n'a aucun scrupule à être franc, cash et parfois un peu trop cru.
Enfin, il y a une dernière chose à savoir : Jin ne se met pas souvent en colère - puisqu'il préfère s'isoler et bougonner dans son coin - mais quand ça arrive ce n'est pas joli à voir. Cris furieux, coups de poings sur les murs ou les meubles, phrases vicieuses et méchantes balancées à tout va.... c'est le spectacle assuré. Heureusement cela reste rare puisqu'il déteste se donner en spectacle.

Ce que l'on dit de moi:

« Ce gosse, y a pas à dire, il a du cran. Mais qu'est-ce qu'il peut être orgueilleux parfois ! Et susceptible avec ça ! Je vous jure une vraie tête mule, comme son père. J'espère qu'il va pas tourner comme lui parce qu'il a un bon fond... enfin je crois. »
Un pêcheur, autrefois ami de Mr. Bae.

« A cause de papa, Jin fait toujours semblant d'être fort, solide comme l'acier et sérieux comme un prof. En plus quand il se met en colère il est super flippant ! Mais moi je l'ai vu quand il s'amuse avec Jin Soo et qu'il croit que personne les regarde : il rit comme un mongole et fait des têtes bizarres. C'est un vrai gamin, on dirait qu'ils ont le même âge ! En fait, je crois que j'aimerai bien qu'il soit comme ça un peu plus souvent.... »
Min Ji, sa troisième soeur.

« Ce type c'est un sale lèche cul. Dès que je l'ai vu parler à l'instructeur j'ai su que c'était le genre de type sans talent qui doit juste sa place à ses relations haut placées. Bon, c'est vrai qu'il se débrouille pas trop mal mais il pas meilleur que les autres et c'est franchement n'importe quoi sa soit-disante prédilection pour piloter. Des conneries tout ça. »
Un autre pilote de l'armée qui souhaite rester anonyme

Mon passé c'est toute une histoire:

Pour être tout à fait honnête, je ne me souviens pas très bien de notre vie avant l’accident. Je sais juste que nous étions à l’aise - sans pour autant nager dans le luxe - et que notre optimisme suffisait à nous rendre heureux. Tous les jours c’était la même routine tranquille mais on adorait ça, surtout Jin Yong. Il était toujours le premier debout dans la maison et si papa n’était pas prêt à partir à 4h pétantes il venait le tirer du lit avec des chatouilles. Ca c’est maman qui me l’a raconté, tout le reste je le tiens de Jin : le trajet dans la brume pour aller jusqu’au bateau, le petit-déjeuner avec les autres pêcheurs, l’odeur de poisson sur les filets, le bruit du moteur et l’eau qui éclate contre la coque.... il m’a tout décrit. J’avais presque l’impression d’y être tellement il en parlait bien. Il m’a aussi avoué un soir que papa le laissait conduire le bateau quand personne ne regardait. Il lui avait expliqué à quoi servait les manettes et lui avait mit un petit tabouret pour qu’il soit à la hauteur de la barre. Au début il restait derrière pour s’assurer que tout se passait bien. Et puis au fil des semaines il l’a laissé se débrouiller, quand la mer était calme et qu’ils n’allaient pas trop vite. Je suis pas sûre que c'était très sécuritaire mais papa se foutait des réglementations et Jin était trop heureux de pouvoir conduire le bateau comme un grand.

Et puis, un jour d’hiver, il y a eu l’accident. La mer était houleuse ce jour là et maman insistait pour que papa reste à la maison. Tête de mule comme il était, il a ignoré ses conseils et est partit sur son bateau, bien décidé à ramener son quota de poissons. Jin a voulu l’accompagner mais il avait attrapé un mauvais rhume la veille et maman lui a interdit de sortir du lit. Maintenant que j’y repense, je me dis que c’était vraiment un coup de chance. Qui sait ce qu’il serait arrivé s’il n’avait pas été malade ? Peut être qu’il serait passé par-dessus bord comme papa.... mais est-ce qu’on aurait seulement retrouvé son corps ? Pas sûr. Déjà qu’on a mit deux jours à retrouver papa.... c’est un ami de la famille, un autre pêcheur, qui l’a découvert sur une plage de galets, au nord de la ville. Inconscient, il était au bord de la mort et avait plusieurs côtes brisées. Plus tard, le médecin nous a aussi révélé qu’il s’était sérieusement abîmé la colonne vertébrale : ses chances de remarcher étaient quasi nulles. Pour maman et pour Jin Yong ça a été le choc mais nous on a pas compris. Min Ah, Min Ji, Jin Soo et moi, Min Young, étions trop petits pour réaliser que cet évènement allait bouleverser nos vies. On s’imaginait peut être que papa retravaillerait un jour et qu’en attendant quelqu’un nous donnerait de l’argent pour nous aider à survivre. La blague... au lieu de ça, on s’est retrouvés exclus par les autres habitants du quartier, comme si on portait la poisse, et notre niveau de vie a brutalement chuté. Maman travaillait toujours à la blanchisserie du coin mais le salaire était carrément insuffisant pour nourrir cinq enfants... et un mari qui passait désormais ses journées à boire. Alors Jin s’est mit à chercher un travail lui aussi. Il n’avait que 9 ans, aucun diplôme et pas de force dans les bras mais il était déterminé. Si je vous révélais le nombre de nuits qu’il a passé dehors, à supplier les anciens collègues de papa de l’embaucher sur leur bateau, vous n’en reviendriez pas. Surtout qu’il a eu beaucoup de refus.... mais il s’est accroché et il a fini par être engagé par un vieux loup de mer.
Ses journées de travail étaient longues, épuisantes et répétitives mais il ne s’est jamais plaint. Au contraire, quand il rentrait il nous offrait son plus beau sourire, nous serrait dans ses bras et nous proposait de l’aide pour nos devoirs. Puis maman servait le repas et on se réunissait tous dans la salle à manger... enfin, tous sauf notre père. Après l’accident il a prit l’habitude de s’isoler et les seules fois où il sortait de sa chambre c’était pour venir réclamer des bouteilles d’alcool à maman ou à Jin Yong. Tout les deux s’exécutaient sans rien dire et aucun de nous n’a jamais osé le réprimander... sans doute par respect pour le souvenir de l’homme aimant et rieur qui nous nourrissait autrefois.


Après « l’accident », la vie a reprit son cours et nous avons eu droit à trois années de tranquillité. Evidemment, on avait pas la même vie confortable qu’avant et il fallait faire beaucoup d’économies mais dans l’ensemble on s’en sortait pas trop mal.
Et puis un jour, sans prévenir, l’enfer est revenu taper à notre porte. D’abord sous les traits de l’employeuse de maman : la blanchisserie subissait une baisse de régime et elle ne pouvait plus payer ses employés. Deux jours plus tard, la mort du vieux loup de mer a privé notre famille de sa dernière source d’argent. Jin s’est tout de suite remis en chasse pour trouver un nouveau job mais maman s’est découragée et a décidée de recourir à d’autres moyens... du genre demander de l’aide à toutes nos connaissances. Elle s’est mise à frapper aux portes, à écrire des lettres et à passer des coups de téléphone à toutes les personnes qu’elle avait croisées dans sa vie. Trop occupé à courir les rues à la recherche d’un boulot, Jin Yong ne s’est rendu compte de rien.... jusqu’au jour où il a découvert une grosse liasse de billets sur la table à manger. Inquiet, il a questionné maman et elle a avoué qu’elle avait obtenue cette somme d’un vieil oncle. A ce moment, Jin a poussé un cri de rage. Tout le monde a sursauté et maman a fait un bond en arrière. Jamais je ne l’avais vu aussi furieux ! Il s’est mit à hurler que la mendicité était une honte, qu’on avait pas besoin de la charité de vieux croulants pour survivre et que cet argent était insultant. Sur l’instant, je n’ai pas compris ce qu’il voulait dire et j’ai pris la défense de maman. Mais avec le recul et les années, j’ai réalisé que sa fierté avait été sévèrement mise à mal ce jour là. Lui qui avait passé trois ans à s’occuper de nous, à s’épuiser pour qu’on ne manque de rien, à prendre soin de notre père dont l’état se dégradait au fil des mois.... lui qui était tellement fier de faire de nous une famille respectable et indépendante qui n’avait besoin de personne pour subsister voyait tous ses efforts s’écrouler comme un château de carte. C’était plus qu’il ne pouvait supporter et il est sortit en courant pour aller rendre l’argent. La suite, c’est lui qui me l’a racontée bien plus tard....

La maison de Kim Won Ki, notre généreux donateur, se trouvait dans le quartier riche de la ville, là où ni Jin ni aucun membre de notre famille n’avait jamais mis les pieds. C’était une demeure gigantesque, toute blanche, bordée d’un jardin fleuri et d’un portail en fer forgé. En gros, le genre de propriété qui donnait envie de vomir à mon frère. Pourtant il ne s’est pas découragé et à demandé au gardien à rencontrer Mr. Kim. Curieux de savoir qui venait le déranger à une heure pareille, Kim Won Ki a accepté de recevoir Jin dans son salon... en robe de chambre. Evidemment, mon frère a prit ce dédain pour une nouvelle insulte et s’est enflammé. Il ne m’a pas décrit la scène en détail mais j’imagine qu’il a dû lui faire tout un speech sur le respect, l’honneur, la fierté des honnêtes gens et tout le tatouin.... en face, Mr. Kim est resté silencieux. Il a attendu que Jin finisse son discours puis a prit doucement la parole.

« - Je regrette d’avoir blessé ton orgueil, ce n’était vraiment pas mon intention. Seulement tu n’as aucun revenu et sept personnes à nourrir.
- Ca vous regarde pas ! Je veux pas de votre charité !
- Hum hum, j’ai bien compris. Mais que dirais-tu d’un.... travail ? Gagner ta vie fièrement et honnêtement, c’est ce que tu veux non ? »

Déstabilisé par cette tournure inattendue, Jin a accusé Mr. Kim de lui tendre un piège grossier ou d’essayer de lui faire signer un contrat asservissant. Mais on avait tellement besoin d’argent qu’il a accepté d’écouter les explications du soixantenaire. En quinze minute, il a réussit à la convaincre que l’emploi qu’il lui offrait n’était ni de l’esclavagisme moderne ni un guêpier mortel. Au contraire il lui assurait sécurité, commodité et salaire confortable. Alors Jin Yong a accepté de devenir l’homme à tout faire – ou plutôt le majordome comme il préférait dire – de Mr. Kim.

Les premiers jours leur relation fut un peu tendue. Kim Won Ki débordait de curiosité et n’arrêtait pas de questionner mon frère sur sa vie, sa famille, son ancien métier ou ses occupations en dehors du travail. Discret et ultra pudique, Jin répondait par monosyllabe d’un ton clairement hostile puis quittait la pièce pour éviter d’autres questions. A côté de ça, il trouvait son nouveau boulot parfaitement génial. En plus des horaires accommodants et des repas de midi offerts – d’ailleurs, il nous ramenait souvent des restes de son déjeuner – il avait le droit de se balader comme il voulait dans la maison quand on avait pas besoin de lui. Et si au début le luxe de la demeure l’avait dégoûté, sa répugnance avait vite laissé place à l’admiration. Le vieux Kim avait du goût - beaucoup de goût ! - et toutes ses pièces comportaient de grandes armoires en verre exposants de fascinants objets de collection. Mais ce qui captivait le plus mon frère c'était les modèles réduits d’avions, de bateaux, de voitures de luxe ou d’autres engins bizarroïdes qu'il conservait dans son petit salon. Il en avait de toutes sortes, de toutes tailles et de toutes les couleurs. Jin adorait les contempler en s'imaginant quel bruit ils feraient en démarrant et quelles sensations ils procuraient au conducteur quand ils s'élevaient dans les airs ou fendaient les flots à toute vitesse. En fait, il passait tellement de temps à les observer l'air rêveur que Kim Won Ki finit par le remarquer. Cependant il savait pertinemment que Jin Yong n'admettrait jamais son intérêt pour ses modèles réduits à voix haute. Il utilisa donc un faux prétexte pour le faire venir dans la pièce et se mit à lui raconter sa vie, comme un vieillard qui a soudainement besoin de parler. Il lui expliqua entre autre sa passion pour les avions, sa carrière de pilote dans l'armée, sa montée en grade grâce à ses relations bien placées et son ambition démesurée et enfin sa reconversion en instructeur quand l'âge se fit sentir. Il lui révéla également son regret de n'avoir personne avec qui partager cet enthousiasme et lui demanda finalement s'il ne pouvait pas lui rendre un petit service : l'écouter discourir sur les prouesses des avions, des bateaux et d'autres moyens de transports plusieurs heures par jour. Jin accepta poliment, soit disant pour garder sa place, mais je sais qu'il était on ne plus ravi.

Au fil des jours et des lectures, leur relation se transforma en une sorte d'amitié complice. Le premier faisait partager sa passion, le deuxième buvait les paroles de l'instructeur pour satisfaire sa soif de connaissances. Il adorait aussi le récit de ses missions à l'étranger, quand Mr. Kim pilotait encore. Tout les paysages, les senteurs et les exploits qu'il lui décrivait lui donnait envie de partir à l'aventure loin d'ici. Kim Won Ki s'en rendit sûrement compte puisqu'il lui demanda un jour de l'accompagner sur son bateau de plaisance, prétextant qu'il avait peur d'aller seul en mer. Une fois à bord il insista pour que Jin apprenne à conduire l'engin, juste au cas où il lui arrive quelque chose et qu'il ne soit plus apte à le manœuvrer lui même. Et je ne crois pas me tromper en disant que Jin Yong s'en est très bien tiré ! Kim Won Ki a même admit être impressionné : son jeune apprenti avait un certain talent pour "ressentir" la machine et l'apprivoiser. En fait, il le trouvait tellement doué qu'il lui proposa d'étendre sa pratique à d'autres machines... comme par exemple sa voiture de marque ou.... un avion. En tant qu'instructeur respecté, il pouvait le faire rentrer dans l'armée à 16 ans et lui assurer une bonne place. D'abord gêné et un peu en colère de se sentir à nouveau victime de "bonne charité", Jin refusa tout net. Mais le soir même il vint toquer à ma porte et me raconta pour la première fois tout ce que je vous ai révélé. J'avoue que ce soir-là je me suis sentie très flattée : c'était la première fois qu'il se livrait à moi et qu'il osait me demander conseil. Comprenant que sa nouvelle passion pour le pilotage le tenaillait, je lui ai proposé d'accepter l'offre de Kim Won Ki. Et si vraiment il ne voulait pas se sentir redevable, il pourrait le repayer un jour en argent ou en service. Ce compromis a semblé le satisfaire et il a accepté l'offre de Kim Won Ki dès le lendemain.

Les années ont continué à s'écouler lentement et Jin Yong s'est mis à étudier les machines plus sérieusement que jamais. Dès qu'il avait une minute de libre, il plongeait dans les livres que lui avait prêtés Mr. Kim pour comprendre comment fonctionnait cet engin, quelles étaient les erreurs à ne pas commettre avec celui-là et à quoi servait telle ou telle fonction dans un bateau ou un camion. A la théorie s'ajoutait quelques heures de pratique avec Mr. Kim en personne qui s'était mis en tête de lui apprendre à piloter sa voiture, un engin de marque qui pouvait atteindre une vitesse impressionnante. Pour être tranquilles - et éviter tout problème - ils allaient à l'intérieur du pays, là où l'on trouvait de grands espaces déserts propices aux essais... et aux petites pointes de vitesses.
Enfin, le jour de ses seize ans arriva et Jin alla s'inscrire à l'armée de l'air. Ma mère essaya bien de le dissuader en lui évoquant tous les risques qu'il courrait mais Min Ah, Min Ji, Jin Soo et moi avons contrecarrés ses tentatives en encourageant notre grand frère à poursuivre ses rêves. Quand il a signé son contrat, on était vraiment fiers de lui. Ainsi il est partit de son côté et nous avons reprit notre petite vie tranquille. Maman et moi avons trouvé du travail et on a réussit à s'organiser pour avoir une vie décente. Jin Yong nous envoyait aussi de l'argent tous les mois et quand il venait nous voir on lui montrait qu'on survivait très bien sans lui, pour qu'il puisse dormir la conscience tranquille.

Et puis un jour, sans prévenir, Kim Won Ki est mort. Une crise cardiaque l'a emporté sans lui laisser le temps de faire ses adieux.... enfin pas tout à fait. La vérité c'est qu'il se sentait vieillir et qu'il avait déjà rédigé son testament, au cas où la mort vienne le prendre par surprise. Dedans il léguait sa maison, sa voiture, son bateau et tout son argent à sa famille, évidemment, mais une petite clause indiquait que Jin Yong avait droit à quelques objets : ses modèles réduits et tous ses livres sur le pilotage et la mécanique lui revenaient. Rien n'aurait pû l'émouvoir plus. Profondément touché par ce geste, Jin a décidé de finir les trois mois qui lui restait à faire dans l'armée puis de partir seul à la découverte du monde. La vérité, c'est qu'il ne veut pas finir comme Mr. Kim, dans une grande blanche, tout seul. Ce qu'il veut c'est parcourir le monde en pilotant, découvrir les paysages, les gens et surtout être indépendant. Faire enfin ce qui lui plait sans personne pour le juger, l'arrêter ou le retenir en arrière. Et ça, l'armée ne le permet pas. Et puis peut être qu'après tout profiter de la vie à fond est le meilleur moyen de repayer Kim Won Ki pour ses faveurs ?

Ainsi, Jin a finit son service et préparé ses valises pour s'en aller ailleurs. Mais avant qu'il n'ai le temps de choisir sa destination, le gouvernement a annoncé qu'il lancerait cette année les Search Games, des jeux destinés à trouver l'Atlantide. Tenté par l'aventure, il m'a à nouveau demandé mon avis. Je lui ai donné mon consentement sans hésiter et lui ai promis qu'on le regarderait et penserait tous très fort à lui tous les jours. Il a parut convaincu, nous a embrassés et nous a promit de revenir. Et il est partit... à nouveau. Sans savoir s'il reviendrait cette fois. Mais moi je sais qu'il franchira à nouveau cette porte. Ici nous savons tous de quoi il est capable et je ne doute pas une seconde qu'il survivra à cette épreuve.