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Une nuit dans Paris (Flashback)

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L. Luna Hartley

L. Luna Hartley
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MessageSujet: Une nuit dans Paris (Flashback) Une nuit dans Paris (Flashback) Icon_minitimeMar 31 Juil - 15:48





Luna L. Hartley & Ludmila A. Dostoïevski








Lieu du RP : Une rue dans Paris
Moment du RP : Le jour avant la constitution des équipes et le défilé
Période de la journée : La nuit, aux alentours de minuit
Satut du RP : Privé
Titre de l'intrigue en cours : Discours d'Eknel Sinoth - Intrigue de base




Dernière édition par L. Luna Hartley le Sam 25 Aoû - 12:54, édité 1 fois
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L. Luna Hartley

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MessageSujet: Re: Une nuit dans Paris (Flashback) Une nuit dans Paris (Flashback) Icon_minitimeMar 31 Juil - 15:50

Luna s'accouda à la rambarde du pont, puis elle rejeta sa tête en arrière. Une cascade rousse, bouclée, enfantine, tomba de ses épaules, et ses yeux scintillèrent, à la lumière des étoiles. La jeune fille soupira d'aise. Elle avait eu bien raison. Oui, elle avait vraiment bien fait de sortir ce soir. La journée s'était déroulée paisiblement, sans encombres, et elle n'avait eu aucun moment pour se poser et laisser libre cours à ses pensées. Celles-ci avaient été bien trop occupées : Luna avait passé la journée à rencontrer les autres chefs d'équipes (la plupart été très sympathiques, et elle espérait pouvoir mieux les connaître) et à visiter le centre. Elle était d'ailleurs passée de salles en salles avec toujours plus d'admiration, toujours plus de sourires ébahis et de gloussements joyeux. Elle arrivait à peine à croire qu'elle allait passer plusieurs jours encore dans cet endroit si parfait, si grandiose, qu'elle allait dormir encore plusieurs nuits dans ces draps si soyeux et sur ce matelas si confortable. L'adrénaline que lui procurait de multiples découvertes (le festin qu'on leur avait proposé à midi, la douceur des serviettes de bain, le fantastique humour d'un de ses futurs concurrents, etc) l'avait tenue hors de portée du stress et de l'angoisse qu'elle aurait pu ressentir. Mais quand la nuit était tombée, en même temps que son excitation, quand il avait fallu éteindre la lumière et plonger entre ses draps si doux, Luna n'avait pas pu s'endormir. Se remémorant les évènements qui allaient survenir, elle avait paniqué. Elle allait devoir choisir des personnes à la fois compétentes et agréables, car une mauvaise entente dans l'équipe signerait la fin de leur périple, la jeune femme en était certaine. S'imaginant déjà le désastre d'une traversée en bateau où règnerait une tension constante, et où chacun se contenterait de regards glacials pour communiquer, elle s'était relevée en sursaut. Cela ne lui ressemblait pas de s'inquiéter, de remettre en question ses capacités... et elle ne pouvait pas laisser le doute la ronger ainsi.

Elle s'était donc rhabillée, et elle était sortie en silence du centre, marchant sur la pointe des pieds, ses chaussures à la main. Luna avait ensuite passée quelques minutes à déambuler dans Paris, perdant toute notion du temps, et même de l'espace. Elle avait fini par arriver sur une place, où un film était projeté en plein air. Émerveillée, la jeune fille s'était installée sur une chaise pliante, et elle avait partagée avec une vingtaine d'inconnus ce fabuleux moment. C'était la première fois qu'elle voyait un film sur grand écran car il n'y avait pas de cinéma dans son village natal. Peut-être n'y en avait-il d'ailleurs plus du tout en Irlande, elle ne s'était jamais posée la question... Elle n'avait pas tout compris, étant arrivée en plein milieu, mais Luna n'avait pas vu le temps passé. Lorsque le générique avait défilé, elle s'était levée et avait pris le chemin du retour, soudain apaisée. Désormais, elle ne doutait plus d'elle... la jeune femme adressa un sourire satisfait à son reflet miroitant sur la Seine et reprit son chemin.

A un croisement, elle s'arrêta. Elle observa longuement les différentes possibilités qui s'offraient à elle... mais rien à faire, elle ne savait pas où aller. Elle était perdue. Elle n'avait plus qu'à intercepter quelqu'un pour lui demander son chemin. Heureusement, à Paris, il y avait du monde dehors à n'importe qu'elle heure ! En effet, de nombreux fêtards, insomniaques, romantiques de clairs de Lune se promenaient encore dans les rues toujours éclairées de la ville Lumière. Le problème n'était donc pas là. Mais qui arrêter ? Luna craignait de demander son chemin à des personnes mal intentionnées... elle avait quand même entendu dire que certains quartiers de Paris étaient aux mains de gangs dangereux. Si c'était vrai, se trouvait-elle dans l'un de ces quartiers mal-famés ? Il faut dire qu'elle avait longtemps dérivé, marchant au grès de ses pas, sans se soucier des routes qu'elle empruntait. Une nouvelle éventualité lui vient soudain à l'esprit : et si elle demandait le chemin du Centre d'accueil à une personne anti-Jeux ? Finalement, la jeune fille prit son courage à deux mains : après tout, elle s'était engagée dans une course dangereuse, elle devait bien prouver -aux autres, mais aussi à elle- qu'elle était courageuse. Elle demanderait donc son chemin à la prochaine personne qui s'arrêterait au croisement. Il lui semblait d'ailleurs que quelqu'un approchait, et Luna enfonça les mains dans les poches de son manteau rouge, à la recherche d'une arme quelconque... il lui fallait certes de la bravoure, mais pas d'imprudence : pas question de commencer la course blessée.
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A. Ludmila Dostoïevski

A. Ludmila Dostoïevski
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MessageSujet: Re: Une nuit dans Paris (Flashback) Une nuit dans Paris (Flashback) Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 19:31


L'ivresse. Une sensation qui empoisse votre sang tel un poison. Elle vous guide dans un tourbillon infini et incontrôlable. Elle vous fait trembler de plaisir. Elle vous fait rêver.


Plus les jours passaient, plus je commençais vraiment à me plaire à vivre dans Paris. Je commençais sérieusement à prendre mes petits repères et mes petites habitudes. Finalement, je trouvais que la capitale française regorgeait d’un tas de mystères, qui pouvait faire de l’ombre à la puissance russe. Certes, les deux pays ne se ressemblaient pas du tout mais ces derniers demeuraient puissants, quoiqu’il en soit. Paris semblait une ville splendide, comme Moscou mais pour des raisons différentes quand même. Je ne pouvais pas nier la beauté de la ville française, même si j’étais très patriotique vis-à-vis de mon pays natal. Néanmoins, il ne fallait pas se voiler la face ; Paris était une ville magnifique et j’adorais y passer des journées entières ! Surtout, que certains quartiers demeuraient encore assez animés le soir malgré les évènements tragiques, ce qui me rappelait légèrement l’animation des rues russes à Moscou – hélas sans vodka. Bref, mon mal du pays passait progressivement. J’avais même trouvé des solutions pour retrouver ma vie en Russie…

(...)

Après une nuit assez mouvementée avec un parfait inconnu encore une fois, je me réveillai à nouveau avec un mal de crâne insupportable. Entendant le réveil sonner tout en sentant les faibles rayons du soleil me chatouiller mon visage, je remis mon oreiller sur ma tête tout en me retournant, soupirant profondément, tentant de remporter la bataille contre le soleil, le mal de crâne et le matin-même. J’aurais tout donné pour finir ma nuit… Mais je ne pouvais pas me le permettre. Rentrer vers quatre heures du matin était une chose, mais assumer ses actes en était une autre. Je devais impérativement assurer la deuxième, si je ne voulais pas paraître comme une chef d’équipe irresponsable… J’étais sérieuse, intelligente, déterminée et responsable. Je mènerai mon équipe comme il le faudra pour gagner ! C’était certain ! Finalement, je décidai d’enterrer la hache de guerre contre mes ennemis, me sentant trop faible pour continuer le combat. Tanpis. Je bondis alors sur mes pieds, marmonnant certaines insultes en russe tout en essayant de calmer les quelques mèches brunes rebelles. Décidément… Enfin, on entendit la porte claquer : signe que j’étais partie prendre une douche afin d’émerger complètement. Je ne supportais pas les signes de fatigue ou de gueule de bois. Et de toute façon, je ne pouvais pas me permettre de les laisser si je ne désirais pas être trahie. Mes équipiers ou mes adversaires ne devaient pas savoir cette double vie. Néanmoins, j’avais mes petites habitudes, ce qui donnait toujours le même résultat : les autres y voyaient que du feu ! Des débiles… Puis, je passai la journée entre salle de sport – car je devais surveiller ma ligne – et entre shopping français pour enfin glander dans ma chambre en fin de journée. Conclusion : assez basique.

(…)

Ce fut quand le soleil se cacha, que ma journée devint un peu plus animée. C’était toujours comme ça. En France ou en Russie, qu’importe, je vivais plus la nuit que le jour. Ainsi, lorsque l’obscurité envahit le ciel parisien, je reçus un texto de mon cavalier inconnu de la nuit dernière – il a réussi à avoir mon numéro ? Mon compagnon nocturne me suppliait – presque - de revenir dans la même boite que celle de la veille, tout en me promettant une seconde nuit au septième ciel. Je ne pouvais pas refuser. C’était en plus, le meilleur de tous – jusqu’ici. Excitée et bouillant de joie, je me préparai pour être encore une fois encore plus sublime que d’habitude. J’enfilai alors une robe noire assez courte, avec un décolleté très plongeant dans le dos… Bref, une robe très sexy. Avec ça, je pris des talons aiguilles noirs très confortables, parfait pour danser jusqu’au bout de la nuit. Je fus fin prête vers vingt et une heure trente. La soirée semblait prometteuse de beaucoup de choses… Ou pas.

(…)

« Mon amouuuuuuuureuuuuuuuu ! Quand je suis avec toi, je suis telle une hirondelle qui vole dans le cieeeeeeeeel bleuuuuuu ! » dis-je pour la énième fois, en titubant comme une tarée dans les rues parisiennes. On avait quitté la boite depuis une dizaine de minutes, désirant se rendre dans une quelconque chambre pour terminer la soirée en beauté. Ainsi, j’étais complètement… « moi » dans les bras de mon cavalier de soirée quand je crus voir une ombre en face de moi. « Putain, tu as vu ? » lui demandai-je, en écarquillant les yeux et en essayant de pointer mon doigt vers l’endroit où j’avais cru apercevoir cette fameuse ombre. Malheureusement, ce ne fut pas très glorieux comme indicateur. Normal, le sol tournait drôlement ! Je ne vis même pas la tête de mon inconnu, tellement j’avais un grand sourire digne d’un débile mental. « Mais je suis sûreeeeeeeee que j’ai vu quelqu’un en face ! De l’autre côté du trottoir ! C’est peut être le Père Noël ! » renchéris-je, en délaissant les bras de mon compagnon pour traverser la route, tout en prêtant guère attention à la circulation – heureusement qu’il y avait plus aucune voiture. « T’es qui toi ? » dis-je à nouveau, quand je fus face à une masse… humaine. Complètement bourrée la fille, me direz vous…

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L. Luna Hartley

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MessageSujet: Re: Une nuit dans Paris (Flashback) Une nuit dans Paris (Flashback) Icon_minitimeSam 25 Aoû - 17:55

Ses mains continuaient à fouiller dans ses poches. De façon de plus en plus fébrile, de plus en compulsive. Ses doigts s'attardèrent sur un élastique. Mouais... à part se faire des couettes, elle n'arriverait pas à grand chose avec ça... elle sourit en s'imaginant faire fuir son potentiel agresseur grâce à une coiffure hideuse, puis se ressaisit et poursuivit l'exploration de ses poches. Un paquet de chewing-gum ? A la rigueur, c'était plutôt ne pas en avoir, et sentir particulièrement mauvais de la bouche qui pourrait l'aider. Elle rit franchement cette fois-ci, mais le son clair de sa voix, tranchant avec le silence, lui rappela où elle était, ce qu'elle cherchait... et pourquoi. Trouvant un fil de fer, un peu tordu (mais qu'est-ce qu'il faisait là, franchement ? Elle avait beau essayait de se rappeler, elle ne voyait pas où elle avait bien trouver ce truc. Ce n'était pas important, mais cela l'intriguait), elle le brandit au-dessus de sa tête. Elle ne pouvait pas se voir, bien qu'elle essaya d'apercevoir son reflet dans une vitrine illuminé, mais elle pensait avoir l'air... farouche. Dangereuse, peut-être. A vrai dire, elle avait tout simplement l'air ridicule. Elle affectait une sorte de rictus, une grimace qui devait la faire paraître sévère, froide, inébranlable... mais son naturel reprenait sans cesse le dessus, et les coins de sa bouche se redressaient involontairement en un grand sourire. Luna continuait à fixer la personne qui s'approchait. A vrai dire, elle avait plutôt l'impression de voir deux points, au loin. Hum. S'ils étaient deux, alors ça compliquerait grandement sa stratégie. Enfin, si on pouvait parler d'une stratégie : car lancer sa tige de fer dans l'œil de son agresseur en hurlant à l'aide n'était pas un plan très élaboré.

Les deux points grossissaient. Ils devenaient des ombres, mouvantes. Elle pouvait maintenant voir quelques détails. Elle avait deviné qu'il y avait un homme, et une femme. Les deux semblaient avoir beaucoup bu... mais surtout la femme, vu sa démarche... disons, hésitante. A coup sûr, ils sortaient d'un bar, ou bien d'une discothèque. Luna distinguait leurs tenues de soirée. Elle baissa son bras, et rangea son arme minable dans sa poche. Apparemment, elle n'aurait pas besoin de s'en servir... ils avaient l'air plutôt inoffensifs... et puis, elle était de toute façon en bien meilleur état qu'eux, et pourrait les semer sans problème, si jamais il le fallait. Elle attendit qu'ils s'approchent encore un peu. Ça y est, ils étaient presque à son niveau, de l'autre côté de la rue. La fille devait l'avoir vue d'ailleurs, car elle avait dit quelque chose, d'une voix rauque et pâteuse, et elle avait tendu le doigt dans sa direction. Bon, plutôt vers l'immeuble situé derrière Luna, mais l'intention était là. Plus l'irlandaise l'observait, plus son visage, son allure, lui disait quelque chose. Elle l'avait déjà croisée quelque part, elle en était certaine. Elle saurait bientôt dans quelles circonstances, il suffisait qu'elle avance encore un peu, jusqu'au réverbère. Là, la lumière éclairerait son visage, et cela lèverait le voile sur son identité.

Malheureusement, l'inconnu laissa soudain en plan son « cavalier » sur le trottoir, et traversa la rue. Luna la regarda faire avec amusement, se demandant si elle allait tomber. Elle ne le fit pas, mais offrit tout te même un beau spectacle, tant elle zigzaguait. Elle finit par se planter à coté de la chef irlandaise... et adressa un magnifique « T'es qui toi ? »... au poteau situé à sa gauche. Là, Luna ne put pas s'empêcher : elle éclata de rire. C'était tellement ridicule ! Elle qui n'avait jamais été ivre, qui n'avait jamais même touché une goutte d'alcool, ça la dépassait complètement de se mettre dans un état pareil. Mais elle se disait qu'elle essayerait, un jour, quand même. Pour comprendre pourquoi tant de personnes aimait ça : boire, boire jusqu'à oublier son nom, ce qu'on avait fait la nuit, boire jusqu'à vomir parfois. En fait, elle aurait peut-être du boire un peu, avec les d'autres lycéens. Si elle était rentrée éméchée chez elle, ou mieux, ramenée par un ami, complètement soûle et les cheveux pleins de vomis, ses parents auraient sans doute fait plus attention à elle. Cette pensée la ramena à la réalité. Elle attrapa les épaule de la jeune femme, et la tourna vers elle.

« Voilà, dit elle. Maintenant, tu me regardes. Avant... c'était un poteau en fait. Je suis plus jolie, quand même, non ? » Elle sourit, essayant de capter son regard vitreux. « Et, sinon, je suis Luna. Luna Lily Hartley. Et toi, tu es qui ? » Elle respira un coup, pesa le pour et le contre (enfin, très sommairement, elle n'était pas du genre à couper les cheveux en quatre et à tergiverser), et finalement, elle poursuivit :

« On s'est déjà vu quelque part, non ? Parce que, je suis persuadée d'avoir déjà vu ton visage... Ta cette impression-là, toi aussi ? Tu es d'ici ? Parce que moi, non, alors... »

Elle regarda la jeune femme, en attente d'informations... mais à vrai dire, elle n'était pas certaine qu'elle-même les détenait : elle était sans doute trop alcoolisée pour se souvenir de quoi que ce soit, alors reconnaître quelqu'un, en pleine nuit !
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A. Ludmila Dostoïevski

A. Ludmila Dostoïevski
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MessageSujet: Re: Une nuit dans Paris (Flashback) Une nuit dans Paris (Flashback) Icon_minitimeVen 31 Aoû - 13:33


L'ivresse. Une sensation qui empoisse votre sang tel un poison. Elle vous guide dans un tourbillon infini et incontrôlable. Elle vous fait trembler de plaisir. Elle vous fait rêver.


L’alcool. J’adorais ça. Et des fois, j’aimais bien abuser. Surtout quand il s’agissait de la vodka, cette boisson très célèbre en Russie et que malheureusement, je ne retrouvais pas dans la capitale française. Mais j’avais trouvé d’autres boissons, qui n’avaient certes rien à voir, mais qui étaient quand même très bonnes pour boire lors des soirées. Moi alcoolique ? Pas du tout. J’aimais juste ça. J’appréciais sentir le gout de l’alcool dans ma gorge, dans ma bouche, sur chaque parcelle de ma langue. Néanmoins, en Russie, j’arrivais très bien à trouver un juste milieu pendant les soirées. Mais pas ce soir. Je m’étais laissée emportée par ce désir, par cette frénésie. A présent, je n’étais plus moi-même, je le sentais bien. D’ailleurs, le sol n’arrêtait pas de tourner dans tous les sens… Et je remarquais bien que mes pas ne paraissaient plus droits du tout. Ainsi, j’éclatai de rire, très bêtement, tout en me dirigeant vers l’ombre « humaine » que j’avais aperçu quelques secondes avant. Peut être était-ce le père noël ? Ou encore, l’amour de ma vie ? Pendant la traversée de la voie, je crus trébucher à plusieurs reprises, mais heureusement, que mon sens de l’équilibre était encore présent en moi bien que pour ma tête, c’était l’inverse.

« Voilà. Maintenant, tu me regardes. Avant... c'était un poteau en fait. Je suis plus jolie, quand même, non ? ». En effet, quelques secondes avant que cette voix féminine (qui me bourdonnait terriblement dans mes oreilles), je m’aperçus que ce que je regardais et avec qui je venais de parler, n’était qu’autre un vulgaire petit lampadaire. Je n’eus pas honte. D’ailleurs, je me mis à éclater de rire bêtement, en essayant de me tenir droite pour éviter de faire un bisou au sol. (beurk !) Je relookais enfin mon vrai interlocuteur, qui était une femme… Sans doute car, j’en n’étais pas non plus très sûre. Après le lampadaire, je pouvais très bien confondre une voix de femme avec celle d’un homme… Surtout à cause de ce putain de bourdonnement affreux. « Et, sinon, je suis Luna. Luna Lily Hartley. Et toi, tu es qui ? » rajouta-t-elle, en se présentant, affichant sûrement un fin sourire. Elle devait me trouver pitoyable, mais tanpis… J’ouvris la bouche avec l’espoir d’en placer enfin une, mais elle me coupa dans mon élan, préférant continuer dans sa lancée. « On s'est déjà vu quelque part, non ? Parce que, je suis persuadée d'avoir déjà vu ton visage... Ta cette impression-là, toi aussi ? Tu es d'ici ? Parce que moi, non, alors... ». Elle semblait sûre d’elle. Je l’observais du regard, encore muette, essayant d’aligner mes mots dans mon esprit avant de la sortir. Finalement, je pris le temps d’expirer, levant mes yeux vers le ciel, tentant toujours de garder l’équilibre. « Ludmila Dostoïevski… » répondis-je, après dix bonnes minutes. Puis, brutalement, j’eus comme un éclair. Le prénom de mon interlocuteur me disait quelque chose. Certes, j’étais carrément bourrée, mais il y avait toujours un petit côté en moi qui restait encore lucide quelque soit la situation. Je levai donc un doigt vers elle, accompagné de mes yeux qui étaient gros comme deux grosses maisons, et m’exclamai. « HAAA ! Luna ! On s’connait j’pense (…) T’es dans l’équipe irland-irlandaise. On participe toutes les deux aux Jeux… Jeux de la Recherche. ».


Ma phrase terminée, j’éclatai pour énième fois de rire. Malheureusement, parallèlement, ma tentative de rester debour le plus longtemps possible fut vaine : je me tordis la cheville, ne sachant pas trop comment d’ailleurs pour me retrouver finalement sur le bitume du trottoir, les fesses par terre. « Aiiiiouchhhh ! BORDEL DE MERDE ! » criai-je, tout en explosant cette fois ci, en sanglots. Minable ! Je me mettais en spectacle devant une des chefs, celle-ci appartenant à une équipe adverse. J’étais dans de beaux draps, mais je n’avais pas encore dit mon dernier mot… Une Dostoïevski, c’est comme les chats. On retombe toujours sur nos pattes !
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