Sujet: [Flashback] Je suis désolée... Mer 19 Sep - 20:31
Lachlan M. Despres-Snow & Lyssa X. Hathael
Lieu du RP :Centre d'accueil Moment du RP :Quelques jours avant le départ Période de la journée : Soirée Satut du RP :Privé Titre de l'intrigue en cours :Le départ de la course
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Sujet: Re: [Flashback] Je suis désolée... Mer 19 Sep - 20:32
Je suis désolée...
Lachlan & Lyssa
Cette journée avait été de celles marquées sous le sceau du manque de bol. Je m’étais réveillée passablement fatiguée alors que je m’étais couchée tôt. J’étais persuadée que ça ferait partie de ces journées où quel que soit le nombre d’heures passés à dormir, je me serais réveillée tout aussi vannée. En général, ça me rendait un peu… grognon. Pas désagréable mais grognon. Je râlais, je marmonnais, un peu comme les accrocs au café qui n’avaient pas leur dose le matin, comme moi. Résultat, j’étais doublement grognonne au réveil. Pour éviter que Lachlan ne me voie comme ça, même s’il avait l’habitude, je traînais inutilement au lit et remettant oreiller et polochon sur ma tête. Je finis par envoyer valdinguer le linge de lit en protestant comme une enfant qui ne voulait pas sortir du lit. Ce genre de scène était très rare chez moi, mais ce matin, c’était dur. J’avais fini par opter pour la douche plus froide que tiède et pour le café livré moi qui avais horreur de jouer les emmerdeuses inutilement.
En réalité… C’était le genre de journée où rien n’allait comme il le fallait. Quoi que vous fassiez, tout allait de travers. J’avais bien essayé de travailler sur le trajet, les recherches, les listings, … Peine perdue. De plus, j’étais morose. Je n’avais pas vu Lachlan ce matin à cause de ma petite crise de somnolence adolescente. Dans le fond, peut-être m’évitait-il parce qu’il savait que je n’étais pas approchable. Bien malgré moi… comme une gamine… je boudais. Je faisais un caprice… Je voulais voir Lachlan. Elle était belle la femme active, sûre d’elle de vingt-sept ans… Elle était dans le cirage, elle était bougonne, elle était boudeuse. Ça faisait envie… Pas étonnant que Lachlan ne m’ait pas approché aujourd’hui. Je m’en serais mordue les doigts bien volontiers. Oui, ne pas voir Lachlan le matin me rendait aussi triste que ronchon. Que finirais-je par faire si un jour, il rencontrait la femme de sa vie ? Cette pensée me glaça jusqu’à l’os alors que je regardais des relevés géographiques, j’en lâchais même mon stylo. Parfaitement ridicule. J’étais ridicule ! Lachlan avait le droit de trouver quelqu’un… Il était formidable et je serais bien mal avisée de le priver de ça. Mais la simple pensée que Lachlan ne soit plus si présent dans ma vie me donnait le cafard. Je broyais du noir. Moi ! Je finis par reboucher mon stylo rageusement en marchant, marmonnant à travers la pièce en petite tenue tout en mâchonnant le bout du fameux stylo et en moulinant des bras, j’étais ridicule… Parfaitement et totalement ridicule ! Heureusement qu’il n’était pas là pour voir ça ni pour entendre ça. Il n’y aurait rien compris le pauvre. Ou alors il se serait transposé deux ans en arrière quand on avait nommé un parfait crétin à la tête du département de rénovation des œuvres classiques.
Je décidais que cela suffisait et j’enfilais une tenue passe-partout, un jeans, un chemisier, des bottes hautes et j’attachais mes cheveux. Il était quinze heure, je pouvais aller passer ma frustration sur une cible et tuer consciencieusement cartons et bottes de foin. Sauf que dans la continuité de la journée, ma concentration laissait à désirer et tout ce que je réussis à faire, c’est à me brûler le bras avec les retours de cordes répétés comme une débutante. Je ne passais même pas par l’infirmerie histoire de me donner une bonne leçon. Ne pas tirer à l’arc en étant énervée. Au lieu de ça, je me dirigeais vers le restaurant où je décidais qu’il était temps de manger après une journée sans rien avaler à part un café et un croissant. Le repas était bon, équilibré, réussi, je ne fis même pas attention à ce que j’avalais. J’avais encore et toujours cette vision de Lachlan rencontrant la femme de sa vie. Je tuais un haricot vert avec ma fourchette…
Il était dix-huit heure trente quand j’exécutais le dernier morceau de mon steak de bœuf… froid. J’avais refusé qu’on me réchauffe mon assiette. En revanche, je n’avais pas interdit qu’on me remplisse mon verre de vin tant et si bien que j’étais… joyeuse. Ou plutôt, je ressentais l’engourdissement caractéristique qui signalait que c’était la fin, qu’il fallait s’arrêter là. Et puis… toujours pas de Lachlan en vue. C’est précisément ce moment là que choisit le serveur pour prendre sa pause et venir me parler. Je réalisais après dix minutes qu’il me faisait du gringue mais surtout, qu’il osait me faire du pied. Non mais pour qui se prenait-il ? D’accord, ma tenue à la soirée d’ouverture était très… flatteuses pour moi-même et mes formes n’avaient pas dû échapper aux représentants mâles du service mais tout de même… Quel culot. Je le giflais pour faire bonne mesure et je partis tout droit vers ma chambre. Enfin… vers mes appartements, le tout droite comme un i et sans tituber s’il vous plait. Mais arrivé face à la porte de Lachlan, je ne frappais pas, j’entrais, je refermais la porte et je m’y adossais. Quand je l’aperçus, ma colère retomba comme un soufflet. Je secouais la tête. Non, je devais être fâchée, je le devais. Oui mais… c’était Lachlan. Non, là, vraiment, ma pauvre fille, tu faisais pitié… J’inspirais, j’avançais, je me laissais tomber au premier endroit confortable qui se présenta.
« Où étais-tu ? »
Bonjour ? Comment vas-tu ? Tu as passé une bonne journée ? Non… Vraiment, je commençais très fort la soirée à voguer entre contentement et agacement.
Dernière édition par Lyssa X. Hathael le Jeu 20 Sep - 15:48, édité 2 fois
Linzy-Daneesa L. Barker ♣ The fonda rules your world
♙ STATUT : Ancienne cuisinière de l'équipe de Corée du Sud. J'étais plus ou moins pour la course et je suis tombée amoureuse de l'île. ♙ DATE D'INSCRIPTION : 18/09/2012 ♙ CRAYONS CASSÉS : 242 ♙ AGE : 33
Sujet: Re: [Flashback] Je suis désolée... Jeu 20 Sep - 14:46
Lyssa & Lachlan
Je n’avais pas envie de bouger. J’étais fatigué, quelque peu en stress, et surtout épuisé par l’agitation de la course. Le bâtiment consacré à la préparation était tout à fait bien conçu mais l’effervescence était trop présente à mon goût. Heureusement que les « appartements » qui nous avaient été attribués nous autorisaient le peu de calme auquel on pouvait prétendre. Sinon je ne donnais pas cher de la peau des candidats naturellement nerveux. Je trainai au lit aussi longtemps que j’en eus la patience. J’aurais mieux fait de me lever pour aller m’entraîner avec le reste de l’équipe mais je savais que pour ça, ils se débrouillaient très bien sans moi. Ma présence donc non obligatoire, je pris de temps de me faire couler un bain avant de finalement descendre au réfectoire. Il était occupé à toute heure de la journée ; avec des participants de toute la planète, les coutumes n’étaient pas les mêmes. Il était midi passé lorsque je montrai ma carte au cuisto présent et que je me servis un plateau de fruits de mer, de salade et de tranches de pastèque. Je n’avais pas prévu de bouger de la journée, ça n’était pas pour que je m’empiffre maintenant. Autant directement m’enfiler un pot de Nutella.
Je m’installai et me mis à observer le monde aux autres tables. Le comportement des gens était plutôt amusant. Si certains avaient l’air totalement blasé ou fatigué, le reste était pour la plupart en groupe et en totale excitation quant à la suite des événements. Je souris face à tout ça ; ils auraient pu paraître ridicules si je n’avais moi-même pas fait la même chose avec Lyssa, à certains moments. Ly. Que faisait-elle ? Aucune idée. Mais j’étais résolu à ne pas aller l’embêter aujourd’hui. Si c’était pour lui imposer ma flemmardise, autant aller attraper n’importe quel plouc et me planter en face de lui sans rien dire pour le reste de la journée. D’autant que la tenue qu’elle avait porté pour cette soirée où le Gouverneur avait fait son discours m’avait rappelé à quel point mes sentiments étaient là ; et ne voulaient pas partir. Je n’avais pas le droit de lui imposer ça. Alors jusqu’au départ, où nous penserions à autre chose, autant faire profil bas et la croiser le moins possible. Comment diable avais-je pu tenir quatre ans dans le même appartement qu’elle ? Je vous le demande.
Je finis, quelque peu rageur je devais bien l’avouer, mon plateau avant d’aller le débarrasser et de m’emparer d’un paquet de biscuits et d’une pomme pour remonter dans mes appartements. Qui en fait étaient tout simplement plus une sorte de suite dans un grand hôtel plutôt qu’un réel appartement. Je me posai sur mon grand lit froid et allumai la chaine hifi. Après quoi j’allai attraper une des grandes feuilles que j’avais demandé – ce qui n’était pas très dur à fournir venant d’une grande boite pareille qui entretenait la course, soyons logiques. Je l’étalai sur la table et allai chercher mon matériel – crayons et règles spécifiques à ce genre de « dessins ». Je passai l’après-midi ainsi, à élaborer les façades d’un groupe d’immeubles. Je n’étais pas en train de réellement travailler, mais si ça pouvait me servir pour plus tard, autant m’occuper en faisant quelque chose que j’aimais. Finalement, je redescendis en fin d'après-midi dans le hall pour récupérer un journal, tenté de me tenir au courant des actualités. La moitié des choses mentionnées ne me concernaient pas puisqu’il s’agissait d’un journal Français, mais je trouvais amusant le fait de ne pas comprendre de quoi on parlait. Au moins, j’étais bien loin des soucis de mon pays, et je devais avouer que ça faisait du bien.
Une fois de retour dans ma chambre, je finis d’abord mon plan en rectifiant quelques pétouilles puis allai revêtir une tenue un peu plus confortable – pantalon en toile plus large et t-shirt par-dessus lesquels j’enfilai la robe de chambre qu’on m’avait attribué. Je me posai ensuite sur ce qui me servait de canapé, pas très loin du lit. Je m’emparai du journal et commençai à le lire, lorsque j’entendis du mouvement dans le couloir, puis contre ma porte. Porte qui s’ouvrit à la volée pour me laisser voir Lyssa s’engouffrer. Elle s’y adossa et me fixa comme si j’avais fait quelque chose d’atroce. « Où étais-tu ? » Je levai les sourcils, amusé. Elle n’avait pas l’air tout à fait net. De peu, certes, mais je la connaissais trop bien pour ne pas m’apercevoir de ce genre de changements. Mon journal à la main, je m’y replongeai comme si son air lourd de reproche de m’atteignait pas. « Beh j’étais ici, tu vois. » De toute évidence, elle m'en voulait de l'éviter. J’attrapai la pomme que j’avais laissée sur la table et croquai nonchalamment dedans. C’était bien le moment pour squatter, je faisais des efforts pourtant.
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Sujet: Re: [Flashback] Je suis désolée... Jeu 20 Sep - 15:48
Je suis désolée...
Lachlan & Lyssa
Toute la journée, j’avais bougonné, râler et marmonner et voilà que je trouvais Lachlan les pieds dans ses pantoufles avec sa robe de chambre sur le dos. Je fulminais intérieurement… En plus, voilà tout ce qu’il trouvait à dire…
« Beh j’étais ici, tu vois. »
Je l’étrangle ? Ou je l’étrangle ? Bien malgré moi et malgré toute la retenue dont j’étais capable, je pinçais les lèvres en faisant la moue. Assise sur son lit, je le regardais avec son journal français entre les mains. J’étais fâchée. Un peu vexée aussi. On ne se voit pas de toute la journée et voilà qu’il joue la nonchalance. L’étrangler vous dis-je ! J’inspirais et j’expirais… J’inspirais et j’expirais. Bon, je devais rester calme, très calme, c’était la seule chose qu’il me restait à faire. Je ne pouvais décemment pas lui hurler dessus en lui reprochant que l’on ne s’était pas vu. Il fallait vraiment que je me mette dans le crâne une bonne fois pour toute qu’il pouvait très bien partir avec quelqu’un un jour. Non, vraiment, je n’aimais pas du tout ce scénario et plus je m’obligeais à y penser et moins je l’aimais. Allez Lyssa… Lachlan est un ami. Lachlan est un ami… Mets-toi ça dans le crâne, tu vivras mieux après. Oui mais non… Lachlan était MON ami. MON meilleur ami. Lachlan était… Lachlan. Malgré moi je soupirais d’exaspération mais envers moi. Je m’exaspérais moi-même prodigieusement. J’aurais bien tapé des pieds au sol si je n’avais pas été encore en état de me rendre compte que j’aurais eu l’air d’une parfaite idiote.
Au final, je retirais mes bottes et je m’assis sur son lit plus confortablement en le regardant toujours d’un œil critique et rancunier. Je finis par protester en marmonnant à voix basse de façon totalement inintelligible. Voilà qui allait l’aider à y voir plus clair. Non pas qu’il ne m’avait jamais vu bougonner mais là, je devais avoir l’air idiote et surtout… vu qu’il me connaissait trop bien, il devait se douter que j’avais peut-être un rien abusé du vin français.
Il me jetait un coup d’œil de temps en temps en ne disant rien. Ça commençait à m’agacer prodigieusement. Les silences comme celui-ci, j’avais horreur de ça. Je sautais en bas du lit sur mes deux pieds après quelques minutes pour me planter devant lui les mains sur les hanches. Il me sourit. Le salaud ! Je lui tirais la langue consciencieusement lui piquais son journal que j’envoyais voler sur le lit et je me laisser tomber à côté de lui dans le canapé en lui agrippant un bras ou plutôt en serrant son bras dans les miens comme une gamine qui s’accroche à son doudou. Et puis d’ailleurs, Lachlan… Mais ce n’est pas possible… Qu’est-ce qui me prenait aujourd’hui ? Depuis ce matin, je ne faisais que penser à Lachlan. En fait, à la réflexion, ça ne datait pas du tout de ce matin. Depuis que nous étions partis de Toronto, je n’avais que Lachlan en tête encore et encore. C’était déjà le cas avant notre départ mais ça n’avait jamais été aussi troublant. Le matin, au réveil, je pensais à lui. Quand je le voyais à l’entraînement, je devais me concentrer pour ne pas viser comme un manche avec mon arc, quand il réfléchissait les yeux dans les vagues, toute pensée cohérente me désertait. Quelque chose ne tournait pas rond dans ma tête. Non, je n’étais pas stupide. Je savais que j’avais des sentiments pour lui, je l’avais toujours su depuis que ça avait commencé à se développer mais j’avais cru qu’avec le temps, j’arriverais à m’en accommoder. Hors, plus on avançait, pire c’était. Je n’arrivais même plus à l’imaginer déménageant pour vivre avec une autre. Pire même, je n’arrivais même pas à envisager qu’il soit avec une autre, ça me faisait mal, mal à en crever à tel point que rien que d’y penser, j’avais envie de pleurer. Qu’il me quitte pour une autre et je crois qu’il faudrait m’achever. Mais nous n’étions même pas ensemble. Il ne me quitterait pas… Il n’y avait pas de nous dans ce sens-là… Il n’y en avait jamais eu.
Passant du ronchonnage manifeste au calme et au silence complet, je n’étais pas tout à fait certaine de maîtriser ma voix si je parlais. Je restais donc agrippée à lui comme une gamine en fermant les yeux et en posant ma tête sur son épaule. Si je le regardais, c’était fini, je déraillerais totalement. Bon, sang, je ne tournais vraiment pas rond en ce moment. Pitié ne me regarde pas… Pitié ne me demande pas de te regarder… Je ne pourrais pas faire autrement. Parce que quand j’allais mal il m’obligeait à le regarder dans les yeux pour me montrer qu’il était là pour moi, sincère et adorable. Parce que quand des souvenirs trop vivaces me revenaient en mémoire il me murmurait des paroles apaisantes à l’oreille en me serrant contre lui. Parce que quand mes modifications faisaient de ma vie un enfer, il me coupait du monde et s’occupait de moi. Comment ne pouvais-je pas être amoureuse de lui après tout ça ? Comment avais-je bien pu tenir quatre ans en colocation avec un homme aussi formidable sans que cela ne change ? Oui, notre amitié était précieuse mais je ne sais pas si j’arriverais à m’en contenter à l’avenir. Je ne voulais pas m’en contenter. Sans m’en rendre compte, j’allais déposer un baiser sur sa joue avant de reprendre ma place initiale. C’est-à-dire, pelotonnée contre lui, la tête sur son épaule, mes bras capturant le sien, mes pieds sous mes fesses. Je crois que c’était la première fois que j’étais aussi silencieuse mais si je parlais, j’étais fichue et mon cerveau déraillerait complètement devant la réalité de la situation. Et puis soudain, les possibilités me firent peur. Et s’il en avait assez de moi et de mes ennuis ? Et s’il m’avait évité ? Et s’il me rejetait ? Et s’il avait rencontré quelqu’un pendant la cérémonie ? Et si notre amitié était en train de s’effriter parce qu’il s’était rendu compte de ce que je ressentais ? Je n’osais plus bouger de peur qu’il ne m’écarte de lui, toutes mes pensées viraient au scénario catastrophe…
Linzy-Daneesa L. Barker ♣ The fonda rules your world
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Sujet: Re: [Flashback] Je suis désolée... Mer 3 Oct - 22:44
J’en étais certain, elle avait bu. Assise sur mon lit, à côté du fauteuil dans lequel j’étais installé avec mon journal à la main, elle avait l’air en plein conflit avec elle-même. Elle ne cessait de soupirer, avant d’expirer clairement de mécontentement. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien avoir, bon sang ? Finalement, elle retira ses bottes qu’elle laissa nonchalamment tomber sur le sol et s’installa encore mieux sur ce grand lit. Je sentais son regard impitoyable sur moi, elle avait toujours le même lorsqu’elle avait quelque chose à me reprocher ou qu’elle n’était pas toute sobre. D’ailleurs, je n’avais plus aucun doute sur le sujet puisqu’elle se mit à bougonner des choses évidemment incompréhensibles. Je réprimai un sourire ; elle était ridicule, mais j’avais l’habitude de la voir ainsi. C’était juste amusant. Au bout du compte, mon impassibilité la fit craquer. Elle se remit sur pied et se planta devant moi ; ce à quoi je répondis par un sourire. Je n’aurais peut-être pas dû, puisqu’elle attrapa mon journal et l’envoyer valser dans la pièce. Après quoi elle se laissa tomber à côté de moi en agrippant mon bras. Ah, j’allais lui servir de doudou, bien.
Elle se calma d’un coup, après ça. Elle qui râlais depuis quelques bonnes minutes, il lui avait suffi que je lui offre généreusement mon bras pour qu’elle arrête de ronchonner. Même si offrir généreusement relevait d’une incroyable ironie. Finalement, elle posa sa tête sur mon épaule. Okay, elle me faisait quoi, là ? Je n’en avais foutrement aucune idée. Mais si elle continuait, j’allais non seulement devoir l’interroger, mais aussi devoir m’éloigner d’elle. Ça faisait un moment que nous n’avions pas été à ce point en contact, et la chose était d’ailleurs préférable. J’avais réussi à me contenir jusqu’à maintenant, mais à présent que nous nous étions embarqués dans une course de laquelle nous pouvions ne jamais revenir, je n’étais pas sûr de parvenir à cacher tout ça encore bien longtemps. Alors si elle s’amusait à boire et venir se coller à moi ainsi… C’était fichu d’avance. Simplement, elle ne s’arrêta pas là. De quoi me rendre dingue. Elle planta un baiser sur ma joue, avant de reprendre sa position agrippée à mon bras. Okay, donc je faisais quoi, maintenant ? Je n’avais plus de journal, et j’étais plus ou moins obligé de ne pas bouger. Ah, j’avais toujours ma pomme dans mon autre main. Je croquai dedans, pas certain de ce que je faisais. Enfin, quitte à ne pas pouvoir me lever pour la jeter, je pouvais au moins la finir.
Je ne pouvais pas rester planté là à ne rien faire, avec Lyssa aussi proche de moi. Son contact était grisant. Je posai le trognon de pomme sur la petite table et me trouvai bien bête. Je n’avais plus rien à faire, si ce n’était attendre que la belle daigne bouger et dessaouler. J’attrapai ses bras, et les décollai lentement du mien, un sourire crispé au visage. « Si tu es fatiguée, tu ferais mieux de te coucher tu sais… » Oui, il y avait plus malin. Je pouvais faire toutes les conneries du monde, mais montrer que j’étais un idiot qui croyait qu’en se posant ainsi sur mon épaule, elle était fatiguée, c’était pire que tout. Je finis par me détacher totalement d’elle, à moitié en train d’essayer de me lever du canapé. Simplement, une fois debout, je me retournai vers elle ; je n’aurais pas dû. Je ne su pas dire ce qu’il y avait dans son regard. De la peine, de la colère, des étincelles, de la détresse… mais j’étais certain qu’il y avait quelque chose d’intense. Quelque chose qui me fit craquer. Moi qui pensais pouvoir tenir encore un moment, c’était fini. Je me rapprochai du canapé, me laissai tomber sur les genoux pour être à sa hauteur, et emprisonnai sa tête de mes mains, qui allèrent s’emmêler dans ses cheveux. Je plaquai mes lèvres aux siennes dans un baiser qui se voulut finalement plus doux que ce à quoi je m’étais attendu, à la vue de ma fougue. Je venais de tout briser. Notre amitié, notre entente ; il était clair que si la chose n’était pas partagée, la course allait se révéler réellement pénible. Je pouvais la perdre dans ce baiser. Perdre ma meilleure amie, ma colocataire, ma collègue d’équipe. La femme que j’aimais, en somme. Mais il était trop tard pour reculer.
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Sujet: Re: [Flashback] Je suis désolée... Jeu 4 Oct - 8:23
Je suis désolée...
Lachlan & Lyssa
Alors que j’étais pelotonnée contre lui, figée dans mes idées noires et mes scénarios catastrophes nous concernant, lui mangeait sa pomme. Je ne bougeais pas. Avec un peu de chance, je pourrais rester comme ça sans qu’il ne me demande pourquoi je le prenais soudain pour mon doudou. Non pas que je ne l’avais jamais fait, mais ça remontais à très loin. En fait, en y songeant bien, Lachlan et moi gardions une certaine distance sauf quand mes modifications déraillaient. Jusqu’à maintenant, ça ne m’avait pas marqué, sans doute parce que nous avions une vie relativement active tous les deux. Mais ici, au centre, bouclé pour préparatifs et entraînements, nous étions bien plus en contact qu’à l’ordinaire. Je le réalisais seulement maintenant. Mes scénarios catastrophes n’étaient pas si improbables que ça après tout… Lachlan en avait peut-être simplement assez de m’avoir dans les pattes. Mon cœur se serra à cette unique pensée. Je bougeais encore moins…
Lentement, il m’éloigna de lui, je n’osais toujours pas le regarder… J’avais toujours toutes ces options qui me tournaient dans la tête, si je le regardais maintenant, j’étais foutue pour de bon…
« Si tu es fatiguée, tu ferais mieux de te coucher tu sais… »
Je le dérangeais… J’avais la preuve que je le dérangeais… Il ne voulait pas de moi près de lui, c’était évident, je le gênais plus qu’autre chose. J’aurais dû me douter qu’un jour mes problèmes auraient raisons de notre amitié. J’en étais persuadée, là était tout le problème. Pas un instant je n’aurais pu imaginer qu’il était simplement en train de lutter. Dans l’immédiat, je voyais tout en noir. Sans bouger vraiment, je le laissais se séparer de moi, je ne le retins pas, j’étais juste… Je me faisais une raison… Voilà tout. Il en avait assez et un jour, quelqu’un me l’enlèverait pour de bon. Je perdrais mon meilleur ami, l’homme que j’aimais.
Une fois qu’il fut debout, j’eus enfin le courage de le regarder, je n’aurais pas dû. J’étais en train de me rendre compte de tout ce que je perdais et de l’aveuglement dont j’avais fait preuve malgré le fait que je savais que je l’aimais. Je n’avais pas su à quel point avant aujourd’hui. Avant que je ne me rende compte de ce qui se passait réellement, Lachlan était à genoux devant moi, à ma hauteur, tenant mon visage entre ses mains pour ensuite se perdre dans mes cheveux. Je clignais des yeux, stupidement et puis je réalisais… Ses lèvres se posèrent sur les miennes. Si je rêvais ça et bien ça m’allait très bien, je ne voulais plus me réveiller. Je passais mes bras autour de son cou pour ne pas perdre une miette de ce baiser. Un baiser tendre mais qui devint désespéré tant j’avais peur de rêver. Je me mis à lui voler une myriade de baisers entrecoupée par quelques paroles toutes aussi désespérées…
« Ne me laisse pas… »
Je crois qu’on ne pouvait pas faire plus clair et j’avais justement peur d’avoir été trop loin. J’avais plus, bien plus que je n’osais l’espérer et me voilà en train de presque le supplier de ne pas m’abandonner. Je raffermis ma prise. Je refusais de le relâcher. J’étais peut-être un peu ivre mais j’étais parfaitement consciente de ce que je faisais. Je ne regretterais pas un seul geste, pas une seule parole tant qu’il était là avec moi.
Si son baiser avait été sage et le mien désespéré… Sage, je ne l’étais certainement plus, le baiser que je partageais avec lui à présent avait tout de la frustration engrangée pendant quatre longues années à me retenir de l’embrasser et de le toucher. Définitivement… j’étais folle de lui. J’étais parfaitement consciente que je mettais peut-être sa retenue à rude épreuve mais je m’en moquais. Nous venions de céder, je suppose alors au point où nous en étions, je me fichais pas mal que tous nos désirs y passent ce soir.
En définitive, j’avais mal interprété… Oui, il me fuyait, mais à en juger par son attitude envers moi dans l’immédiat. Il m’avait fuit pour les mêmes raisons qui m’avaient poussé à passer du temps avec lui. Pour le coup, nous étions loin d’être des génies. Je pris finalement le temps de me calmer un peu et de le regarder dans les yeux, je crois que ça se passait de commentaires. Parfois, un silence valait mieux que mille mots.