Heureux hasard ou manigance ? L'équipe italienne se retrouve sur le même terrain que l’Allemagne, ils ont cependant emprunté la mer pour rejoindre la capitale anglaise. Selon les conclusions des chefs, l'Atlantide se trouverait quelque part aux alentours du royaume-uni. Ils privilégient les côtes et les petites îles environnantes et pensent peut-être à plonger. Ils savent qu'ils ne sont pas les seuls à fouiller les lieux, vont-ils se risquer auprès d'une équipe adverse ? L'espionner ? La ralentir ? Ou tout simplement se montrer plus efficace et rapide ?

Un saut. Un saut dans l’inconnu. Mon cœur battait la chamade depuis déjà quelques jours, à l’annonce du départ… Bien que ça soit mal pour lui. Mais j’appréhendais. Ce saut vers l’avant me faisait terriblement peur. Il me terrorisait. J’angoissais. Et si mon cœur ne tenait pas la route ? Certes, être cuisinière n’était pas la même chose que d’être chef ou chasseur. J’avais une petite place parmi l’équipe, en plus d’être discrète. Cependant, j’étais inquiète. En faite, je commençais cruellement à redouter ce saut vers l’avant. Mais je ne pouvais plus faire marche arrière. J’étais quand même têtue, et je savais prôner mes idées. Je ne devais pas oublier un point fondamental : les Jeux étaient la meilleure opportunité pour tout recommencer, pour reconquérir le monde. Je voulais le monde, rien de plus. C’était simple. Tanpis si je tombais… Mais je tiendrais le plus longtemps pour lui. Alvaro. Son prénom ne pouvait s’effacer de mon cœur, bien que j’étais sa femme par obligation et non par amour. Je savais qu’il était actuellement en train d’hésiter pour venir me rejoindre… Or, je ne voulais pas. Sinon, ça allait être bien trop difficile pour moi.


La course venait de commencer. Le début de la fin. Les chefs avaient trouvé une piste et comme par hasard, c’était la même que celle de l’équipe allemande… Hasard, manipulation, rivalité ? Je ne savais pas. J’ignorais tout. Moi je restais juste à ma place, celle qu’on m’avait attribuée : la cuisinière italienne. D’ailleurs, tout le monde aimait ce que je faisais. Ca me faisait terriblement plaisir. Ainsi, après avoir fini quelques derniers détails pour partir vers le Royaume Uni, l’équipe et moi prîmes la direction d’un port de la mer atlantique. On avait décidé d’y aller par la mer, car selon les chefs, il fallait explorer les côtes, les fonds sous marin et les petites îles… D’après eux, l’Atlantide se trouvait quelque part par là bas. J’étais excitée, folle d’impatience mais aussi, morte d’inquiétude. Certains l’avaient déjà remarqué, mais refusaient de me le dire de peur de me vexer. Par conséquent, je me mettais un peu à l’écart, dans un coin plus calme. Je laissais aux chefs prendre les décisions. Je n’étais pas quelqu’un qui aimait s’opposer aux autres. Du moins, plus à présent.


Finalement, nous quittâmes le port au petit matin. L’Allemagne n’avait que vingt quatre heures d’avance, et c’était selon les chefs déjà beaucoup… Pour eux, il fallait se dépecher afin de prendre une légère avance. Comme ça, tout allait être bénéfique pour nous… Mais, les chefs cachaient quelque chose d’autre. Un autre sentiment. Comme s’ils redoutaient cette confrontation avec l’Allemagne, cette perte de temps pour notre équipe… Allaient-ils prévoir un ralentissement envers l’équipe adverse ? Allaient-ils l’espionner pour gagner cette fameuse avance ? Des questions stupides dont je n’aurais probablement jamais la réponse… Car ce que je préférais faire n’était pas de poser des questions, mais de faire la cuisine. Ainsi, je ne saturais pas mon esprit. C’était mieux pour moi, et surtout pour mon cœur.

Assise sur un banc sur le pont du bateau, je fixai l’horizon. Le soleil commençait à se lever petit à petit, laissant apparaitre ses milliers de rayons, qui se faufilaient avec grace et discrétion parmi les nuages. Ils étaient en faite comme moi. Discrète et gracieuse. J’étais seule, dehors, les autres certainement occupés à faire autre chose. Le visage face au vent, j’adorais sentir les embruns de l’eau salé sur ma peau blanche. Je souriais bêtement, le temps de me détendre. Mon cœur devait se calmer. On était parti et je ne devais en aucun cas défaillir tout de suite.