Ce que je suis: quand j'étais plus jeune, on m'appelait la psychologue de service. Je ne peux rien y faire, j'ai un don pour écouter les autres me raconter leurs problèmes et je fais toujours de mon mieux pour les aider à les résoudre. Toujours calme, mon attitude met vite les autres en confiance. Je crois qu'ils voient en moi quelqu'un qui ne juge pas, ce qui les aide à me parler de sujets délicats et parfois intimes.

Je considère que la violence n'a pas sa place dans notre monde. Tabasser quelqu'un qui nous embête ne sert à rien, si ce n'est risquer de finir en prison. Même si je sais bien que ma façon de penser est synonyme de faiblesse pour la plupart des gens, je ne crois pas que ce soit le cas, au contraire. Les plus grands hommes de notre civilisation ont bien fait des miracles sans une once de violence. Oh je ne suis pas une Gandhi c'est sûr, mais cela ne m'empêche pas de garder mes principes : dialogue et calme sont plus efficaces et bénéfiques que violence et combat. Il faut vraiment me pousser à bout pour que je hausse le ton.

Autant j'écoute beaucoup les autres, autant je parle rarement de moi-même. Pourquoi ? Je ne sais pas... une habitude sans doute. Toutes les choses ne sont pas bonnes à remonter à la surface. Et puis autant je suis une bonne psychologue, autant je n'en ai pas trouvé qui me mettent assez en confiance pour parler de moi. Un jour peut-être, qui sait... enfin ce n'est pas important de toute façon.

Mon passé c'est toute une histoire: Enfin c'est une bien grande expression. J'ai grandi dans une famille agréable qui m'a transmis des valeurs auxquelles je tiens énormément, comme le refus de la violence et de la mutilation. Car oui, je suis navrée, mais les cyborgs ne sont pas naturels et vont à l'encontre même de ce que nous sommes. Quand je vois quelqu'un avec un bras métallique, je considère qu'il est mutilé. Et je crains que la puissance acquise de cette façon soit mauvaise. Elle monte à la tête... j'en ai eu la preuve.

Je n'aime pas parler de ça. D'ailleurs je l'ai oublié en grande partie, probablement pour me protéger. Mon ami... tué par un cyborg qui était simplement en colère... il se rendait sûrement pas compte de la force qu'il avait. Mais cela ne change rien aux faits : il a fait une crise de démence et a tué quelqu'un d'innocent. J'étais petite, très petite, alors je ne pouvais pas comprendre, et même aujourd'hui je crois que si je revenais sur ce passé j'aurais encore du mal. Mais je ne veux pas y repenser. Cela ne ramènera pas mon ami. L'histoire est close.

Fille unique, j'eus toute l'attention de mes parents et je n'ai jamais ressenti de manque particulier, que ce soit côté nourriture et vêtements comme côté affectif. J'étais bien. J'eus une période assez noire lors de... l'accident. Mais je me repris, utilisant l'écriture pour extérioriser ce que je ressentais. Cela m'aida beaucoup. Et je continuai sur cette lancée. Mes études s'orientèrent vers le français et la littérature. Je devins éditrice et écrivain. Je ne suis pas la plus célèbre, mais petit à petit je me fais un nom. Et même si ça n'avait pas marché, j'aurais choisi un autre chemin : professeur de yoga.

Cette discipline fait partie de ma vie. Méditation, relaxation, le bien être qu'elle apporte est presque bouleversant. Je n'échangerai cela pour rien au mondre, et n'hésite pas à faire découvrir ce sport à d'autres. J'aurais pu en faire ma vie professionnelle, mais... c'est l'écriture. Et puis cela ne m'empêche pas de concilier les deux.

Lorsque j'ai entendu parler de la course, j'ai trouvé ça... un peu révoltant. Tout cet argent mis dans un simple jeu, alors qu'on pourrait l'utiliser pour aider des gens dans le besoin ! Et puis... finalement, je pouvais peut-être arranger ce projet pour le bien d'autres personnes. Y participer... écrire un livre, raconter notre épopée... et puis partager le prix ensuite. Pouvais-je vraiment relever un défi pareil ? Seule, la réponse est évidente : non. Mais dans une équipe, avec d'autres personnes pleines de compétences ? Peut-être... étais-je capable de vivre une telle aventure ? Pourquoi pas...

C'est presque avec une simple curiosité que je me proposai. Quelle ne fut pas ma surprise de me voir acceptée et... nommée chef d'équipe ! Arriverai-je à assumer ce rôle correctement ? Je suppose que l'avenir nous le dira... mais je ferai de mon mieux en tout cas !

Et maintenant... je m'en suis effectivement bien sortie, récupérant un peu de confiance en moi. L'île... je pense que j'ai été la première à écrire dessus et j'en suis fière ! Une magnifique cité pleine de découvertes à faire... la décision allait d'elle-même : je m'y installai ! Et aujourd'hui, supportant tant bien que mal ce cher Richmond qui me casse toujours autant les pieds, j'écris, autant des romans de fiction avec pour héros ces chers Atlantes, autant des documentaires sur leurs légendes et leur culture. Ah le paradis... !