Ce que je suis :
Je suis plus que conscient que j’intimide, qu’on me pense inflexible… mais c’est l’image, l’étiquette qui veut ça. Mon travail m’oblige à donner cette image de moi-même. Il ne faut pourtant pas s’y tromper, je ne manque pas d’humour. Je détends l’atmosphère dès que je le peux et que l’occasion le permet. Travailler en étant trop tendu n’est pas une bonne chose, le stresse fait commettre des erreurs et dans la Garde Royale, les erreurs sont interdites. Cependant, quand le travail doit être fait, je ne laisse rien passer. Nous devons à la famille Royale et au peuple de leur apporter la sécurité.
Je suis le calme personnifié et c’est une qualité indéniable dans la résolution de conflits. Le calme et la patience sont des atouts majeurs. J’ai un don, c’est ainsi. Je démine avec agilité et je calme les consciences.

Mon indépendance me rend parfois plus solitaire que je ne le voudrais. Je suis incapable de montrer mes faiblesses ou de demander de l’aide, ce qui est sans doute un problème quand j’y réfléchis bien. Il est vrai que parfois, il est bon de prendre une main tendue mais j’en suis bien souvent incapable.

Mais s’il y a vraiment une chose à savoir sur moi, c’est que sous cette carapace de solidité, de loyauté et de droiture, se cache un cœur tendre. Quant au cœur… il a ses raisons que ma raison ne peut ignorer car je ne peux convoiter l’objet de mes désirs et de mes pensées.
Devoir et respect, en toutes circonstances.

Ce que l'on dit de moi :
« Norich a toujours été un enfant téméraire mais respectueux et obéissant. Il me suit parfois pas à pas alors que sa mère lève les yeux au ciel tandis qu’elle l’appelle. Je suis alors forcé de lui dire de la rejoindre mais c’est un enfant facile à vivre. Je sais qu’il deviendra un homme bien et qu’il fera un bon chef quand l’heure sera venue. Je sais aussi qu’il protégera la famille Royale. Alors qu’il n’est qu’un enfant, il le fait déjà dans la mesure de ses moyens en recevant l’instruction dont il aura besoin. »« Norich reste mon fils, quoi qu’il arrive. Chef de la Garde Royale comme le fut son père, je ne cesse de m’inquiéter pour lui. Je suis sa mère, qu’il soit adulte et indépendant n’y change rien. Sa solitude me désole mais je sais qu’il prend sa tâche très au sérieux. Il veut être à la hauteur de son père, nous prouver à tous qu’il peut faire tout aussi bien que lui et même mieux. J’espère que les secrets que renferme son cœur ne seront pas trop lourds pour lui. »« Norich a toujours su où était son devoir. Aussi jeune fut-il à la place de son défunt père, il a lutté pour être à la hauteur malgré la difficulté. Il fait un chef de la Garde Royale remarquable mais j’aime l’excellence. Aussi, je me refuse à lui montrer que je suis pleinement satisfait. Son travail n’en sera que meilleur. Pour le reste… Je n’ai rien à dire. Je m’en garde bien. »« Norich a beau avoir grandi dans le palais loin de mon frère, ma sœur et moi, nous passions tout de même tous beaucoup de temps à jouer et traîner ensemble, notre rang respectif ne nous a pas arrêté sur ce sujet. J'ai été très attristée par la disparition de son père mais je sais qu'il garde la tête froide pour sa famille et pour nous. Il est très travailleur et mérite largement son post de chef, je n'en ai jamais douté. C'est quelqu'un d'adorable, il ne faut pas croire. Cet homme est extrêmement bien... dosé. »

Mon passé c'est toute une histoire :
Aussi loin que remonte l’histoire de ma famille, nous avons toujours servi les Nedakh. L’aîné étant toujours destiné à devenir chef de la Garde Royale. Le devoir, le respect et la loyauté avant tout.

Deuxième né et seul garçon… Il n’était pas difficile de comprendre que cette tâche m’incomberait dès que j’en aurais l’âge. Je n’ai que des sœurs pour mon plus grand désespoir quand j’étais enfant. Un garçon pour trois filles, je vous laisse imaginer les dégâts. Je me sentais toujours cette responsabilité de veiller sur elle, même quand il s’agissait de faire attention à ma grande sœur. Je suis très protecteur envers elles et ma mère.
Je crois que la mort de mon père n’a rien arrangé à la situation. Depuis, je me sens d’autant plus obligé de veiller sur elles. D’ailleurs, c’est au plus grand désarroi de ma plus grande sœur mais c’est plus fort que moi.

Comme chaque génération, nous avons vécu au palais, loin des enfants princiers bien sûr. Mais ça ne nous empêcher pas de nous retrouver assez souvent ensemble. Des enfants restent des enfants d’une certaine façon. J’étais un enfant relativement sage d’après ma mère, je ne sais pas si elle n’exagère pas un peu étant donné que je suis son fils. Je peux juste dire que je faisais ce qu’il fallait pour rendre mes parents fiers de moi. J’ai su très tôt quel serait mon rôle et j’ai agi en conséquence.
Lourd fardeau pour un enfant ? Sans doute oui mais on ne se rend pas compte. On trouve que tout ça est loin. Très lointain. Et c’est vrai, c’est loin. Alors on s’entraîne, on fait des efforts, on apprend mais on se dit qu’on a le temps. Le temps de voir venir parce que rien ne presse. Mon père était là, je n’avais pas de souci à me faire. Dans l’immédiat, le rendre fier était tout ce qui comptait.
Et puis j’avais aussi ma propre vie… mes espoirs… mes problèmes… Non pas que j’en suis dépossédé aujourd’hui. C’est juste plus compliqué que ça ne l’était.

D’ailleurs, dans mes problèmes, il y en a un majeur. La princesse aînée. Non pas que nous nous entendions mal. Bien loin de là et c’est justement ça, le problème. Nous nous entendons trop bien. Trop bien pour notre propre bien. À dire vrai, je suis assez proche de Lenastia. Pour dire les choses clairement, nous nous tournons autour avec insistance tout en évitant soigneusement de faire quoi que ce soit qui pourrait rompre cette barrière que nous avons dressé entre nous. Nos rangs respectifs nous obligent à cela et je ne compte pas briser cet accord tacite. Mais princesse ou pas, je dois bien avouer qu’elle me tourmente à sa façon. C’est le problème le plus insoluble qu’il m’ait été donné de résoudre car dans l’équation, il y a bien plus que nous, il y a sa famille, la mienne et le peuple. Mon apprentissage jouait aussi énormément de mon côté et du sien, le protocole et tout le reste. Problème réellement compliqué voire insoluble.
Mais mon père est décédé et ça a tout changé. Je n’avais que vingt-deux ans quand il est mort et ça n’a pas été si soudain. Juste… je pensais mon père indestructible. Je sais, c’est naïf mais il semblait tellement solide que je n’avais pas envisagé un seul instant qu’il puisse nous quitter si tôt. Il était tombé malade et au début, nous pensions que c’était anodin alors je le secondais quand il n’était pas au mieux, aussi jeune étais-je au regard des autres. Malheureusement, son état s’est dégradé rapidement, trop rapidement. Il a été remplacé provisoirement et j’ai cessé de tenir mon poste avec l’accord de mon Roi. Et puis un soir, mon père s’est éteint. Nous ne sûmes que bien plus tard ce qu’il avait eu et seulement grâce à l’entêtement du Roi qui n’avait pas vu en cette maladie quelque chose de naturel.

Mon père avait été victime d’un empoisonnement du sang causé par un autre garde qui convoitait sa place et qui avait vu en mon jeune âge une opportunité de l’occuper un temps et peut-être même de le garder. Seulement la trahison était bien plus lourde que cela puisqu’en privant le Roi du chef de sa Garde, il avait mis la famille Royale en danger et par la même le peuple. L’homme et ses complices furent condamnés, leurs familles disgraciées.
Tout ça ne me rendrait pas mon père mais au moins, tous savait ce qu’il en coûtait de mettre la Royauté en danger. Quant à moi, quand mon père fut enterré, je repris sa place.

Je n’étais pas prêt, j’étais jeune, je n’avais pas l’expérience requise mais je devais rendre mon père et mon Roi fier de moi. Je ne voulais pas faire honte à mon nom et ma famille alors j’ai assumé. Je n’avais guère le choix. Voilà pourquoi je m’interdis de franchir un pas quelconque envers Lenastia et ce… malgré le fait qu’aujourd’hui, j’assume pleinement mon poste. Il y a des choses qu’il vaut mieux éviter. Cependant, la tâche est ardue et il n’est pas si facile d’ignorer ses sentiments.
Aujourd’hui, ma famille est en paix, deux de mes sœurs ont quitté le nid, une a trouvé époux et la petite dernière se bat comme une lionne pour se démarquer. Elle veut intégrer la Garde Royale et créer sa propre unité d’Elnath dont elle se servirait pour patrouiller. Je l’encourage tout en étant juste avec elle. Pour le reste, je ne suis pas celui qui pourra l’évaluer mais je suis fière d’elle, c’est indéniable. Dois-je vraiment dire que ce fait ne plait pas tellement à ma mère qui la préférerait dans un métier plus calme ? Mais quand ma sœur a une idée en tête, inutile de tenter de la dissuader. Même moi, je ne peux rien y faire.

Je suis Norich Eddeshakan, chef de la Garde Royale et protecteur de l’Atlantide.