Ce que je suis:
Je suis le genre de personne calme, compréhensive, indulgente. Le seul soucis c'est qu'il faut pas me chercher ; au moindre soucis, à la moindre prise de bec j'explose, même si la cause est minime. Ça ne fait pas longtemps que je suis comme ça mais toute personne change, la vie nous change. Mais ce n'est ni l'endroit, ni le moment pour en raconter d'avantage sur les raisons de tous ces changements.
La vérité sur moi c'est que je suis vraiment dans la lune. Lorsque j'ai quelque chose en tête, je n'ai plus les pieds sur Terre et rien ne m'arrête. Je suis ce qu'on pourrait appeler un passionné. Tout ce qui m'entoure me fascine ; mes semblables, leurs réactions, leur façon de vivre ou de survivre. Mais ce qui me fascine par dessus tout c'est l'inconnu. Ce genre de petite idée qui se transforme en rumeur, puis en mythe, ce genre d'histoire qui nous tient en halène du début à la fin. Si je découvrais une preuve de l'existence de ces secrets, seule la mort pourrait m'arrêter dans mes recherches.
Dans ces cas là, rien ne m'effraie, je fonce tête baissée jusqu'au résultat qui me conviendrait parfaitement ; peut-être que cette attitude causera ma perte...

Ce que l'on dit de moi:
« Sven a toujours été très serviable, que ce soit envers quelqu'un de proche de lui ou un inconnu. Il était toujours là quand j'étais dans le besoin et ne m'a jamais laissé tomber. Le seul soucis qu'il a, c'est que malgré sa compassion, il restait toujours très distant face aux problèmes des autres ; et face aux autres tout simplement. Il prenait toujours ces soucis comme extérieurs à lui, comme si tout cela ne pourrait jamais l'atteindre. Je crois bien qu'il avait tord... Le différence entre lui et les autres, c'est que lorsqu'il est dans le besoin, il ne se laisse pas approcher ; par personne. »

« Je ne veux pas en dire trop. La vérité c'est surtout que je ne sais plus rien du Sven d'aujourd'hui. Il y a quelques mois il était le gendre parfait, je ne pouvais pas rêver mieux, mais depuis le drame il... ce n'est plus lui. J'aurais pourtant tant aimé l'avoir à mes côtés dans ce moment douloureux, mais il a préféré fuir la réalité. Quand il a entendu parler de cette course, il n'a pas hésité, n'est même pas venu me dire au revoir. Le lendemain, il n'était plus là. J'espère qu'il sait ce qu'il fait... »

Mon passé c'est toute une histoire:
J'ai eu, comme beaucoup de monde, des bons et des mauvais moments. Le plupart du temps la joie prend le dessus sur la misère. Le problème ? C'est que parfois ce n'est pas le cas.

Mon enfance a été parfaite, je n'aurais pas pu espérer mieux. J'étais entouré d'une mère patiente et d'un père rassurant et protecteur. Nous vivions dans une grande maison avec un jardin énorme et fleuri à souhait. J'aimais m'y cacher lorsque j'avais besoin d'être seul, les vives couleurs des fleurs m'aidaient à tout oublier. Ma mère avait des origines irlandaises de par sa mère, cette dernière avait migré en Suède pour y rejoindre son bien aimé. Depuis le décès de mon grand-père qui fut prématuré au goût de tous, nous vivions avec ma grand-mère. Elle était rayonnante, bien qu'un peu fatiguée, elle entretenait son jardin chaque jour afin d'en faire un endroit plus paisible encore. Elle me répétait souvent que sa vie regorgeait de nombreux trésors, en particulier deux, son jardin et moi. Elle était l'une des personnes les plus importantes pour moi, les plus présentes aussi. J'avais grâce à elle appris une grande partie de la culture et des croyances irlandaises, et plus le temps passait, plus j'y attachait de l'importance ce qui agaçait ma mère malgré elle, elle qui aurait préféré ne plus en entendre parler. Le décès de ma grand-mère fut pour moi un choc terrible, j'avais passé des semaines dans son jardin, jusqu'à ce que celui-ci s'éteigne à son tour.

Mon adolescence passa assez vite, ou disons plutôt que je me mis rapidement à voir le monde comme un adulte. Je ne voyais pas vraiment l'intérêt de m'attarder sur des jeux inutiles que les jeunes de mon âge concoctaient. Je me sentais souvent de trop, c'était également le cas pour Arvid, que je rencontrais le jour de la rentrée en 3ème. Il était orphelin et, après avoir passé une dizaine d'année dans un foyer, avait trouvé une famille dans le même village que moi. Nous nous entendions bien, comme personne. Ni le lycée, ni les filles, n'avaient réussit à nous séparer ; il faut dire que nous étions sans cesse fourrés ensemble, à discuter de choses et d'autres. Il était comme un frère pour moi et je suppose que la réciproque était exacte.

Je ne suis pas allé en études supérieures, mes parents n'ayant pas assez de revenus pour pouvoir me suivre financièrement. J'ai donc commencé un job dans un petit restaurant de campagne. D'abord en tant que serveur, ils m'ont finalement placés en cuisine par manque d'effectif. J'ai alors découvert à quel point il était bon de faire quelque chose de ses mains, quelque chose qui vaille le coup ; j'ai aussi découvert que mes plats n'étaient vraiment pas mauvais et je cuisinais parfois plus pour moi que pour les clients qui attendaient... Chose qui me coûta ma place dans cette enseigne mais qui me donna la chance de trouver quelque chose de plus grand où je pourrais m'épanouir d'avantage.

Je me trouvais donc dans un restaurant prestigieux, j'étais chef ce qui ne me donnait pas l'opportunité d'aller voir du pays, bien que mon envie d'en connaître bien plus sur le pays tant aimé de ma grand-mère grandissait jour après jour. Anna travaillait en salle comme serveuse, c'est là qu'on s'est rencontré et nous nous sommes tout de suite rapprochés. A mon grand soulagement, elle s'entendait tout aussi bien avec Arvid ; le cas contraire aurait évidemment été problématique... J'avais alors 23 ans lorsque j'eus le plaisir de l'avoir pour femme. Nous avions acheté une belle et grande maison qui pourrait accueillir de nombreux chiens et, bien entendu, deux ou trois enfants.

Arrivé à 33 ans, j'avais mis assez d'argent de côté pour m'offrir un peu de tranquillité ainsi qu'à Anna. Le moment était venu pour nous d'agrandir notre famille. Je ne pouvais pas être plus heureux, nous nagions dans un bonheur parfait où toute misère me semblait évanouie. J'avais tort... Alors que ma femme était enceinte de 6 mois environ, ma vie bascula. Je rentrais d'une soirée un peu arrosée avec Arvid, je découvris une maison vide, vide et sans dessus dessous. Elle n'était plus là et quelques gouttes de sang perlaient sur le sol. J'eus beau appeler tous les hôpitaux, les commissariats, les voisins, je n'eus aucune nouvelle d'Anna. C'est comme si elle n'avait jamais existé, comme si je me réveillais d'un songe pourtant trop réel. Les mois ont passé et mon espoir se réduisit à néant. Après tant de recherches et de patience, je commençais à croire que mes dix dernières années n'étaient que poussière...

J'ai eu, comme beaucoup de monde, des bons et des mauvais moments. Le plupart du temps la joie prend le dessus sur la misère. Le problème ? C'est que cette fois-ci ce n'est pas le cas. Rien ne sera plus comme avant.

Lorsque j'ai eu vent de cette recherche de l'Atlantide, je me suis précipité dans le pays des songes, un pays que l'on m'a peint comme coloré et protecteur. J'espère y trouver à nouveau le goût de vivre.